Georges Perros, écrivain et poète….

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1923 – 1978

Georges Perros a vécu cinquante-quatre ans, de Paris à Douarnenez, petit port du Finistère. Il fut comédien à la Comédie française, rédacteur pour la N.R.F., lecteur pour le TNP de Jean Vilar, et surtout écrivain….

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Maison de G. Perros à Douarnenez
« J’aimerais partager avec vous quelques extraits du livre « Poèmes Bleus » de Georges Perros  » …………… Eveline56

(extraits de »Poèmes bleus » de Georges Perros….ci-après )

Respire ami et songe encore à d’autres mots
Ceux-ci câlins, mots de laine
Oiseaux sous la langue
Qui disent le printemps marin
La gentillesse armoricaine
Qui tutoie l’univers entier
A ces mots :
Forêt-Fouesnant
Lannilis
Landudal
Landevennec
Saint-Guénolé
Plouhinec
Clohars-Carnoët
Rozermeur  ……….

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Tes vieilles à coiffe
Qui font du vélo sous la pluie
Mais pleut-il  vraiment en Bretagne
La légende le dit, mais quoi
Le crachin c’est une rosée
Qui vient de là-haut, qui s’enroule
Autour de nos fronts fatigués
Cela nous fait du bien à l’âme
C’est à peine si la route s’en trouve humectée
Le crachin ne va pas jusqu’à terre
Il est volatil, émulsion, neige d’été
Son bruit est doux, c’est de la ouate
Dieu se fait Breton à ce bruit
Mobile et frais….

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Monet

La mer est jeune, quel âge a-t-elle
Elle est ce mur horizontal
Où s’appuyer quand rien ne va
Et rien ne va plus trop souvent
Cette béquille infatigable
Qui n’en finit pas de jeter
Sa parabole au fond des sables
Dans le coeur mat d’un coquillage
On l’entend encore chanter……….

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Il y a un proverbe breton
Qui dit que la poésie est plus forte
Que les trois choses les plus fortes
Le mal le feu et la tempête
Et c’est bien la poésie
Qui s’est enfoncée jusqu’à la garde
Dans la gorge de la Bretagne
De la baie Saint Michel
À Locmariaquer
Mais qu’est-ce que la poésie
Le proverbe ne le dit pas……

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Mise en page 1
Correspondance avec Gérard et Anne Philipe
Georges Perros

Une vie ordinaire
roman- poème

 On m’a bien dit que j’étais né
mais de si drôle de façon
je me méfie des gens qui m’aiment
sans trop pouvoir faire autrement
bref j’attends confirmation
de cet événement suspect
rien ne m’ayant encore donné
l’enviable sensation
d’être tout à fait là sur terre
plutôt que dépendant d’un ciel
qui change souvent de chemise
bien plus que moi.
N’importe allons
Je suis pour le discours humain
Je suis pour la moitié de pain
Le désespoir c’est de se taire
Et si mon langage vous pèse
quoique si léger si fuyant
rien de plus facile à votre aise
que de jeter ce livre au vent.

*


Vivre est assez bouleversant
quoique médisent nos sceptiques
De quoi demain sera-t-il fait
ô plus on va plus on le sait
car enfin le jeu perd sa mise
et les dés meurent dans nos mains
Porte de plus en plus étroite
qu’il est maigre notre destin
pour y trouver de quoi le fuir

*


J’ai force suffisante en moi
pour me lever chaque matin
le dur est de s’acclimater
à nouveau après cette halte
en luminosité lunaire
où le rêve tisse une toile
que l’on déchire dans la rue

Pas à pas ramendons filet
de notre vie imaginaire

Gallimard, 1967



L’âme à la mer ……….

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« Quand du sein de la mer profonde,
Comme un alcyon dans son nid,
L’âme Bretonne vint au monde
Dans son dur berceau de granit,
C’était un soir, un soir d’automne,
Sous un ciel bas, cerclé de fer,
Et sur la pauvre âme Bretonne
Pleurait le soir, chantait la mer. »

Charles Le Goffic

Mes photos mises en tableau pour colorer ce poème : « La complainte de l’Âme Bretonne ». Je pense très fort aux absents qui nous manquent chaque jour , en ce week end de toussaint.

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23h10 : le ciel Breton

 

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je ne résiste pas au plaisir de partager ces quelques photos du ciel.

Bon week end !

 

 

Un soir que je regardais le ciel

Elle me dit, un soir, en souriant :
– Ami, pourquoi contemplez-vous sans cesse
Le jour qui fuit, ou l’ombre qui s’abaisse,
Ou l’astre d’or qui monte à l’orient ?
Que font vos yeux là-haut ? je les réclame.
Quittez le ciel; regardez dans mon âme !

 Victor HUGO

 

« Marv eo ar gwez »

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L’arbre mort

Je connais, au fond d’une anse
Où sa maigre forme danse,
Un érable mort,
Mort nous raconte une histoire
De s’être penché pour boire
L’eau claire du bord.

A le voir nu comme un marbre,
L’été, parmi d’autres arbres
Verts et vigoureux,
On dirait que la nature
L’a laissé sans sépulture
Pour un crime affreux.

Plus tard quand tombent les feuilles
Quelquefois il les recueille
Au bon gré du vent ;
Supercherie enfantine
Qui lui rend un peu la mine
D’un arbre vivant.

L’hiver est plus équitable :
Comme lui, le misérable,
Ses frères sont nus,
Et l’homme qui passe ignore
Lequel sera chauve encore,
Le printemps venu.

Alphonse Beauregard

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Enez Groe « île de Groix »

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Ce matin, le Fort Bloqué et, en arrière plan, l’île de Groix ….

« Qui voit Groix voit sa joie ».

                               

On dit que l’on y voit sa joie
On dit que l’on y voit sa croix
Je parle de l’île de Groix 

Gilles Servat

« Je suis né au milieu de la mer   
Trois lieues au large
J’ai une petite maison blanche là-bas
Le genêt croît près de la porte
Et la landes couvre les alentours
Je suis né au milieu de la mer
Au pays d’Armor. »

Jean-Pierre Calloc’h