LA LÉGENDE DE LA VILLE D’YS
« Il n’est pas de ferme, il n’est pas de maison de marin,
depuis les Glénans jusqu’aux Sept-Îles, où ne se chante le soir, à la veillée,
la belle complainte de Ker-Is, La ville d’Is, la grande cité morte,
d’autant plus vivante il me semble, que, comme tous ceux de ma race, je la porte en moi. »
Anatole Le Braz, Ker-Is.

Huile sur toile de Pierre Péron représentant la ville d’Ys engloutie (en haut à gauche, un poisson sous-marin)..
En ce temps là, Gradlon le Grand, roi de Cornouailles, fit construire pour sa fille Dahut la merveilleuse cité d’Ys. Élevée plus bas que la mer, Ys en était protégée par une puissante digue. Une écluse fermait le port et seul Gradlon pouvait décider de son ouverture ou fermeture, permettant ainsi aux habitants d’aller pêcher.
La terrible et jeune Dahut, profondément attachée au culte des anciens dieux celtiques, accusait Corentin, évêque de Quimper, d’avoir rendu la ville triste et ennuyeuse. Elle rêvait d’une cité où seules règneraient richesse, liberté et joie de vivre.
Aussi, Dahut donna-t-elle à la ville un dragon qui s’empara de tous les navires marchands. Ainsi, la ville d’Ys devint la plus riche et la plus puissante de toutes les cités de Bretagne. Dahut y régnait en maîtresse absolue, gardienne de l’ancienne religion des Celtes. Chaque soir, elle faisait venir un nouvel amant au palais, l’obligeant à porter un masque de soie. Mais le masque était enchanté et, à l’aube, il se transformait en griffes de métal, tuant ainsi ses amants dont le corps était jeté du haut d’une falaise dans l’océan.
Un beau matin, un prince, tout de rouge vêtu, arriva dans la cité. Dahut tomba aussitôt amoureuse de l’étranger. Or (il fallait s’en douter) c’était le diable que Dieu envoyait pour châtier la ville pècheresse. Par amour pour lui, elle lui donna la clé de l’écluse qu’elle déroba à son père pendant son sommeil. Le prince ouvrit l’écluse et l’océan en furie envahit la ville en déferlant dans les rues et étouffant ainsi les cris d’horreur des habitants
Seul, le roi Gradlon réussit à s’échapper de cet enfer avec l’aide de saint Gwenolé. Sur son cheval marin, il se mit à chevaucher péniblement dans les vagues, alourdi par un poids qui n’était autre que sa fille. Sommé par saint Gwenolé, il abandonna sa fille et parvint à regagner le rivage.
Aujourd’hui encore, il arrive que, par temps calme, les pêcheurs de Douarnenez entendent souvent sonner les cloches sous la mer et disent qu’un jour Ys renaitra. Plus belle que jamais.

– La Fuite du Roi Gradlon, 1884 –Evariste-Vital Luminais (1822-1896)
Je partage avec vous ce soir la légende de La cité d’Ys, ville engloutie. De multiples versions existent suivant l’époque, version chrétienne contre version païenne .. La plus ancienne version écrite connue est celle de Pierre Le Baud en 1480.
je vous laisse sur les traces de la légende de la ville d’Ys…. BIZH

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