Ce jour là, Il faisait froid, Un froid glacial, Un froid à mourir, Le soldat ne sentait rien.
Un cri silencieux au ralenti. Son arme lourde, un lourd engourdi. Une bouche crevassée et un goût trop sec.
Le blanc de la terre jusqu’à l’horizon. Une douleur sans fin et sans raison.
Partout déchets de corps, et du sang mélangé.
Parmi ce ravage, En duo chantent une cornemuse et une voix, illuminées, par un feu invisible. Silhouettes d’homme s’approchent de la musique Comme des étincelles de feu dans une neige gelée,
Cet instant unique dans l’histoire du monde. Hommes réchauffés pour survivre une journée. Courageuse et inspirée, Cette harmonie des ennemis.
« Au tour du feu invisible », Chloé DOUGLAS, 2009
Les Brancardiers, Mathurin Meheut
Mathurin Méheut, Un guetteur, Bois de la Gruerie, Argonne, septembre 1915, musée Mathurin Meheut
Touchante surprise de Frédéric vendredi matin, il est arrivé avec dans les mains un album: FOLK de Nolwenn Leroy. Et c’était pour moi sa maman !!!!
« Ces chansons intemporelles, susurrées par la très jolie voix de Nolwenn, me rappellent de doux souvenirs de cette époque de ma vie !
J’ai beaucoup aimé me ressourcer à l’écoute de ces chansons folks des années 70 et au delà, comme: « so Far Away From L.A » Nicolas PEYRAC, « je ne peux plus dire je t’aime » Higelin, « virages » Yves DUTEIL, « ma petite fille de rêve » la si jolie chanson de Jean Michel Caradec ou encore « diabolo menthe » Yves Simon …..J’ai apprécié aussi »Sacré Géranium » Dick Annegarn, « Jolie Louise » Dan Lanois, « Marions les roses » Malicorne, et par dessus tout , avec ses violons, « Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai » de notre si talentueux Cabrel. »
On s’envolera du même quai
Les yeux dans les mêmes reflets
Pour cette vie et celle d’après
Tu seras mon unique projet
Je m’en irai poser tes portraits
À tous les plafonds de tous les palais
Sur tous les murs que je trouverai
Et juste en dessous, j’écrirai
Que seule la lumière pourrait …
Et mes doigts pris sur tes poignets
Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai…. Cabrel
« Le but, c’était de replonger dans des chansons qui sont dans le cœur des gens, des chansons un peu oubliées et autour de cet esprit et de ce style musical qu’est la folk. Ce sont des chansons qui réconfortent les jours de pluie et qui réchauffent le cœur et l’âme, ce sont des chansons lumineuses. On a enregistré à l’ancienne, en live, de manière authentique » Nolwenn Leroy
« Coup de foudre pour cet album, pour le choix des chansons, les arrangements, les illustrations du livret, les hortensias de la pochette 😉 et bien sûr pour la voix si unique de Nolwenn, comme un murmure…. A écouter cet hiver au coin du feu » . Eveline 56
Ils avaient dit bonsoir aux femmes En train de coucher les petits ; Et, sur le dos mouvant des lames, A la brune, ils étaient partis. Ils étaient partis, à mer haute, Pour conquérir le pain amer Qu’il faut gagner loin de la côte, Au péril de la haute mer. Dans la nuit, la nuit sans étoiles, Ils disparurent… A Dieu vat ! Le Guilvinec pleure cinq voiles, Et cinq autres Leskiagat. Pêle-mêle, mousses imberbes, Patrons chenus, fiers matelots Roulent, fauchés comme des herbes Par le vent, ce faucheur des flots. Oh ! la triste chanson d’automne, Et qu’il fera froid, cet hiver, Dans le cœur dolent des Bretonnes, Veuves tragiques de la mer !
Anatole LE BRAZ (1859-1926)
François GUEHO (1881-1952)
Image à la une: « A ma dame 1904 », François GUEHO….
» Toutes ces tempêtes éternelles aujourd’hui comme hier,
mes pensées attristées s’en vont vers ceux qui souffrent des intempéries à travers le monde et tout près de chez nous »….
Ils sont tombés (paroles Aznavour, musique de Georges Garvarentz)
Ils sont tombés sans trop savoir pourquoi Hommes, femmes et enfants qui ne voulaient que vivre Avec des gestes lourds comme des hommes ivres Mutilés, massacrés les yeux ouverts d’effroi Ils sont tombés en invoquant leur Dieu Au seuil de leur église ou le pas de leur porte En troupeaux de désert titubant en cohorte Terrassés par la soif, la faim, le fer, le feu
Nul n’éleva la voix dans un monde euphorique Tandis que croupissait un peuple dans son sang L’ Europe découvrait le jazz et sa musique Les plaintes de trompettes couvraient les cris d’enfants Ils sont tombés pudiquement sans bruit Par milliers, par millions, sans que le monde bouge Devenant un instant minuscules fleurs rouges Recouverts par un vent de sable et puis d’oubli
Ils sont tombés les yeux pleins de soleil Comme un oiseau qu’en vol une balle fracasse Pour mourir n’importe où et sans laisser de traces Ignorés, oubliés dans leur dernier sommeil Ils sont tombés en croyant ingénus Que leurs enfants pourraient continuer leur enfance Qu’un jour ils fouleraient des terres d’espérance Dans des pays ouverts d’hommes aux mains tendues
Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture Qu’a choisi de mourir sans abdiquer sa foi Qui n’a jamais baissé la tête sous l’injure Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas Ils sont tombés pour entrer dans la nuit Éternelle des temps au bout de leur courage La mort les a frappés sans demander leur âge Puisqu’ils étaient fautifs d’être enfants d’Arménie
En 2003, dans sa biographie Le temps des Avants, publiée chez Flammarion, Charles Aznavour s’adresse à un ami turc, l’enjoignant à reconnaître legénocide arménienperpétré sur ordre du gouvernement Jeune-Turc en 1915. Un génocide toujours nié par l’État turc. Auparavant, en 1975, Aznavour avait chanté « Ils sont tombés »en hommage aux 1.500.000 victimes arméniennes,un génocide alors totalement oublié sauf par les descendants des victimes ou des rescapés. Seule la Turquie, qui n’était pourtant pas désignée dans les paroles de la chanson, protesta officiellement contre ce texte, reconnaissant ainsi implicitement sa responsabilité dans le meurtre d’une nation.
Le résistant,Missak Manouchian, que la famille Aznavourianavait aidé et caché durant l’occupation nazie à Paris, avait écrit à propos du jeune Charles Aznavour : « tu deviendras l’honneur du peuple arménien et la fierté de la France ». Une prédiction parfaitement réalisée. « Adieu Monsieur Aznavour. Arméniens ou Français, nous sommes tous orphelins depuis ce 1er octobre 2018. »
Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
Lettre à un ami turc
Tu as une épine dans le pied Mon frère J’en ai une dans le cœur, Pour toi Comme pour moi Elle rend les choses difficiles Inconfortable
La rose a des épines Si l’on n’y prend garde Une goutte de sang peut perler au bout des doigts Mais si l’on fait attention Elle fait don de sa beauté, Embellit et parfume nos jours Allant même Jusqu’à flatter notre palais Par ses douceurs.
J’aime les roses Leurs épines existent Nous n’y pouvons rien Mon frère…. Si tu décidais d’extraire L’épine que j’ai au cœur Celle que tu as dans le pied Disparaîtrait d’elle-même Et nous serions toi et moi Libérés et frères …
Charles Aznavour
« Extrait de son livre « Le temps des Avants », Flammarion
Quand Aznavour a reçu, en 2016, une étoile d’honneur à Hollywood, remise par la communauté arménienne de Los Angeles, il a dit :
« Ce qui m’amuse beaucoup, c’est que la Turquie a raté quelque chose, ils n’ont pas un seul grand chanteur, ce qui prouve que les génocides ne servent à rien, il y a toujours des survivants. »
belle leçon Mr Aznavour….
Je voulais partager, avec vous, cette bouleversante chanson de Charles Aznavour et ce texte si émouvant de Charles à son ami ! N’oublions jamais le génocide Arménien et prenons conscience aussi que d’autres pays vivent aujourd’hui encore cet enfer….
Essayons de garder l’espoir d’un monde en paix…
Eveline56
image à la une: l’œuvre « 24 Avril 1915 » du peintre d’Arménie Hovhannès Haroutiounian
Charles Aznavour vient de nous quitter à l’âge de 94 ans mais un artiste aussi talentueux ne s’en va pas vraiment, il reste près de nous et continuera à nous chanter ses magnifiques chansons au creux de l’oreille…. Eveline56
♪ La Quête ♪Rêver un impossible rêvePorter le chagrin des départsBrûler d'une possible fièvrePartir où personne ne partAimer jusqu'à la déchirureAimer, même trop, même mal,Tenter, sans force et sans armure,D'atteindre l'inaccessible étoileTelle est ma quête,Suivre l'étoilePeu m'importent mes chancesPeu m'importe le tempsOu ma désespéranceEt puis lutter toujoursSans questions ni reposSe damnerPour l'or d'un mot d'amourJe ne sais si je serai ce hérosMais mon cœur serait tranquilleEt les villes s'éclabousseraient de bleuParce qu'un malheureuxBrûle encore, bien qu'ayant tout brûléBrûle encore, même trop, même malPour atteindre à s'en écartelerPour atteindre l'inaccessible étoileJACQUES BREL
La Quête est une chanson interprétée par Jacques Brel en 1968, extraite de L’Homme de la Mancha, adaptation française par Jacques Brel de la comédie musicale américaine Man of La Mancha.
« Ce matin, à la radio, j’entends la voix de Brel, il chante » la quête »… Je suis en voiture, il fait beau et j’écoute ce sublime texte, cette mélodie et cette voix, la gorge serrée par l’émotion…
J’ai voulu partager ce beau moment, comme suspendu, avec vous. Ces photos du ciel matinal ne pouvaient » rêver » meilleur accompagnement…. » BISES …. Eveline
Après de nombreuses années de danse et des études d’art graphique, Mik Jégou chorégraphie les couleurs. Jamais de croquis. Ses images sont toujours, à quelques rares exceptions le fruit de sa mémoire de danseur et de chorégraphe. Il se laisse aller à la spontanéité du geste qu’il soit précis ou imprécis en puisant dans son savoir du monde coloré des parures anciennes. Peintre professionnel depuis 2004 , les jours s’égrènent à l’atelier où bien ailleurs, au grès des voyages et des rencontres. L’artiste s’inscrit, alors, dans une volonté profonde et personnelle de ne pas s’attacher au modèle photographique traditionnel (même s’il peut y faire référence) et de tendre vers la création d’une imagerie populaire inscrite dans son époque. Pour lui, la tradition est une connaissance et la toile est le champ d’expérimentation figuratif, métissé d’abstraction ou d’ailleurs. L’important est la sensation de danse et de mouvements exprimée.
“Peindre le mouvement pour peindre l’énergie de la vie ”
J’ai tourné et tourbillonné devant l’exposition de Mik JEGOU « Empreintes d’ici ou d’ailleurs » !!!!
Quel bonheur de me promener dans son monde de danse, de couleur et de l’écouter nous parler de ses toiles : « « Je ne conçois pas de faire une exposition sans être présent afin d’expliquer mon travail. Les rencontres avec le public sont des moments d’échanges qui contribuent à démystifier la qualité d’artiste ».
Bravo et merci pour ce beau moment à Mik JEGOU….
« La dame de Lorient”- 2017. » (ma toile préférée)
Les « Poèmes et sônes » de Guillaume Kergourlay (né en 1926 à Elliant, dans le Finistère) sont illustrés dans ce livre par son épouse, la peintre Nina Vidrovitch….
« Qu’il est difficile de choisir dans l’œuvre de Guillaume Kergourlay !
L’Histoire :Marie Madeleine est un portrait authentique et humaniste de l’un des personnages religieux les plus énigmatiques et incompris de l’histoire. Ce biopic biblique raconte l’histoire de Marie, une jeune femme en quête d’un nouveau chemin de vie. Soumise aux mœurs de l’époque, Marie défie les traditions de sa famille pour rejoindre un nouveau mouvement social mené par le charismatique Jésus de Nazareth. Elle trouve rapidement sa place au cœur d’un voyage qui va les conduire à Jérusalem.
Peu de films ont subi ces dernières années une telle somme de critiques. On a fait le procès du « Marie Madeleine » de Garth Daviscomme ont intente celui au fond de la foi, cette chose très intime qui nous constitue.. ou pas. Les critiques cinéma ont pour la plupart signifié leur désintérêt pour un sujet que je trouve pour ma part passionnant. Pour camper Marie Madeleine, il fallait une…
Pendant sept ans, « Yé yé yé » est passé chaque nuit de la semaine sur Antenne 2, indispensable marqueur de l’émission culturelle de Michel Field.
La chanson figure sur le premier album du musicien ougandais, réfugié à Paris en 1977. Geoffrey Oryema avait quitté l’Ouganda et fui la dictature d’Amin Dada, suite à l’assassinat de son père, numéro 2 du pays….. « Exile », sorti en 1990, édité par le réputé label Real World de Peter Gabriel, est un succès en France comme à l’étranger. Il permet de découvrir la merveilleuse voix de Geoffrey Oryema, sur des musiques qui mélangent les instruments traditionnels africains avec des instruments rock.
Un des grands musiciens africains de Paris Geoffrey Oryema rejoint alors la cohorte de tous ses musiciens africains installés à Paris, à l’abondante créativité. Dans les années 1980-1990, Paris est la capitale mondiale de la musique africaine, avec Mory Kanté, Alpha Blondy et le « Leonard Cohen africain » Geoffrey Oryema. Il enregistre quatre autres albums dans les années 1990 et 2000. Il se fait aussi aimer du grand public français en signant la bande-son du film « Un Indien dans la ville », aux côtés de Manu Katché et de Tonton David – il est le O du groupe KOD.
En 2009, par amour, il s’installe en Bretagne, à Ploemeur près de Lorient. Il y sort « From The Heart« , son dernier album, en 2012, sur le petit label indépendant La Mouche. Il y dénonce, dans un titre, les enfants-soldats. Geoffrey Oryema se produit à la fois dans de grands concerts à l’étranger et de petits concerts en Bretagne.
Il est invité à chanter à l’ONU en 2010, à New York. En 2016, il monte les marches du festival de Cannes, Sean Penn ayant choisi l’un de ses titres pour la B.O. de son film « The Last Face ». La même année, il retourne pour la première fois en Ouganda chanter.
À 65 ans, c’est un homme grand, doux, aux yeux bleu clair et au sourire chaleureux qui vient de disparaître, victime d’une longue maladie. « J’essaye de voyager léger dans mes nuits pleines d’aiguilles », racontait-il dans l’une des dernières chansons qu’il a écrit. (le Télégramme)
Cet humaniste, homme de conviction, épris de liberté, vivait dans la commune voisine de la mienne. « Ici, j’ai trouvé la sérénité et la tranquillité pour créer. Avec, en plus, de vrais amis. Et regardez cette mer: elle me rappelle le lac Victoria!» disait-il encore récemment dans le Télégramme. Une part d’universalité s’en est allée avec lui. Nous reste sa musique, éternelle et à jamais dans nos cœurs !
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