Libre..

Blé de Bretagne (photo Eveline56)


Enchaînez un peuple
Privez-le de ses vêtements
Empêchez-le de parler
Il est encore libre


enlevez-lui le travail
Le passeport
La table ou il mange
Le lit ou il dort
Il est encore riche,


un peuple devient pauvre et esclave
Lorsqu’on lui enlève la langue parlée par ses pères
Alors il est perdu pour toujours


Il devient pauvre et esclave
lorsque les mots deviennent stériles
Et se dévorent entre eux


Je m’en aperçois maintenant, en accordant la guitare
Du dialecte qui perd chaque jour une corde


Ignazio Buttitta
poète sicilien, 1970

Ignazio Buttitta est un poète dialectal italien du XXᵉ siècle. Il est resté toute la vie attaché à sa Sicile natale, écrivant en Sicilien. Ses sujets de prédilection sont la guerre, les fermiers, les ouvriers, les pauvres de sa région et les problèmes quotidiens de la vie.


« je collectionne les marques-pages, ils embellissent mes lectures et j’ai un immense plaisir à les choisir suivant mes livres. J’en achète pour les colorier mais j’adore aussi les trouver au hasard des librairies, des lieux de culture. Mon fils m’a si intentionnellement 😉 et gentiment 😙 offert ce signet qui m’a ému, J’y ai vu un petit signe à mes aïeux. »

merci 🙏

Bonnes vacances !

Vakañsoù laouen !

Eveline56 🌞

Maman d’avant.. Maman du jour..

photos Eveline56

Maman

Maman que j’aime
Maman d’avant
Maman du jour
ou Maman d’un moment
Maman qui viendra
fleurir mon printemps
Maman de l’Amour
ou Maman de l’Enfant
Maman restera toujours
dans mon coeur
tout le temps

Elodie Santos, 2020


La beauté des mères dépasse infiniment la gloire de la nature. Le visage d’une mère est pour l’enfant son premier livre d’images. Les hommes tiennent le monde. Les mères tiennent l’éternel qui tient le monde et les hommes. Les mères n’ont pas de rang, pas de place. Elles naissent en même temps que leurs enfants.
Christian Bobin

« Et pourtant, partout où je vais, même là où il n’y a personne, c’est toi que je vois me faire des signes au fond des horizons. Tantôt étoile filante dans le ciel soudain triste que tu lui fausses compagnie, tantôt île de mes rêves au milieu d’un océan de tendresse aussi limpide que ton cœur, tu demeures mon aurore boréale à moi. Si je devais un jour te rejoindre, maman, je voudrais qu’il y ait une part de nous deux dans tout ce qui nous survivrait. Puisque seul l’amour sait nous raconter à ceux qui savent écouter. »
Yasmina Khadra

« Quand vous êtes mère, vous n’êtes jamais vraiment seule dans vos pensées. Une mère doit toujours penser à deux fois, une fois pour elle et une fois pour son enfant.« 
Sophia Loren


Bonne fête à toutes les mamans !

Pour ma maman, là haut : “Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout où je suis” Victor Hugo








Regard..

je regarde le monde,

je regarde le sable,

je regarde l’Océan,

je regarde le ciel,

j’oublie..

Eveline56


La légende de la ville d’Ys.. 

la belle complainte de Ker-Is, La ville d’Is, la grande cité morte,
d’autant plus vivante il me semble, que, comme tous ceux de ma race, je la porte en moi. »

LA LÉGENDE DE LA VILLE D’YS

« Il n’est pas de ferme, il n’est pas de maison de marin,
depuis les Glénans jusqu’aux Sept-Îles, où ne se chante le soir, à la veillée,
la belle complainte de Ker-Is, La ville d’Is, la grande cité morte,
d’autant plus vivante il me semble, que, comme tous ceux de ma race, je la porte en moi. »


Anatole Le Braz, Ker-Is.


Huile sur toile de Pierre Péron représentant la ville d’Ys engloutie (en haut à gauche, un poisson sous-marin)..


En ce temps là, Gradlon le Grand, roi de Cornouailles, fit construire pour sa fille Dahut la merveilleuse cité d’Ys. Élevée plus bas que la mer, Ys en était protégée par une puissante digue. Une écluse fermait le port et seul Gradlon pouvait décider de son ouverture ou fermeture, permettant ainsi aux habitants d’aller pêcher.

La terrible et jeune Dahut, profondément attachée au culte des anciens dieux celtiques, accusait Corentin, évêque de Quimper, d’avoir rendu la ville triste et ennuyeuse. Elle rêvait d’une cité où seules règneraient richesse, liberté et joie de vivre.

Aussi, Dahut donna-t-elle à la ville un dragon qui s’empara de tous les navires marchands. Ainsi, la ville d’Ys devint la plus riche et la plus puissante de toutes les cités de Bretagne. Dahut y régnait en maîtresse absolue, gardienne de l’ancienne religion des Celtes. Chaque soir, elle faisait venir un nouvel amant au palais, l’obligeant à porter un masque de soie. Mais le masque était enchanté et, à l’aube, il se transformait en griffes de métal, tuant ainsi ses amants dont le corps était jeté du haut d’une falaise dans l’océan.

Un beau matin, un prince, tout de rouge vêtu, arriva dans la cité. Dahut tomba aussitôt amoureuse de l’étranger. Or (il fallait s’en douter) c’était le diable que Dieu envoyait pour châtier la ville pècheresse. Par amour pour lui, elle lui donna la clé de l’écluse qu’elle déroba à son père pendant son sommeil. Le prince ouvrit l’écluse et l’océan en furie envahit la ville en déferlant dans les rues et étouffant ainsi les cris d’horreur des habitants

Seul, le roi Gradlon réussit à s’échapper de cet enfer avec l’aide de saint Gwenolé. Sur son cheval marin, il se mit à chevaucher péniblement dans les vagues, alourdi par un poids qui n’était autre que sa fille. Sommé par saint Gwenolé, il abandonna sa fille et parvint à regagner le rivage.

Aujourd’hui encore, il arrive que, par temps calme, les pêcheurs de Douarnenez entendent souvent sonner les cloches sous la mer et disent qu’un jour Ys renaitra. Plus belle que jamais.

La Fuite du Roi Gradlon, 1884 –Evariste-Vital Luminais (1822-1896)


Je partage avec vous ce soir la légende de La cité d’Ys, ville engloutie. De multiples versions existent suivant l’époque, version chrétienne contre version païenne .. La plus ancienne version écrite connue est celle de Pierre Le Baud en 1480.

je vous laisse sur les traces de la légende de la ville d’Ys…. BIZH



L’amitié..

Il y a cette chose
que je ne te dis pas et qui me fait souffrir
Il y a cette chose
que tu ne me dis pas et qui te fait souffrir

L’amitié, Terez Bardaine

Il y a cette chose que je voudrais te dire
mais que je ne te dirai pas
pour ne pas te faire souffrir

Il y a cette chose que tu voudrais me dire
mais que tu ne me diras pas
pour ne pas me faire souffrir

Il y a cette chose
que je ne te dis pas et qui me fait souffrir
Il y a cette chose
que tu ne me dis pas et qui te fait souffrir

Nous restons côte à côte
sans tomber
bringuebalants sur la crête
jusqu’au bout du chemin
jusqu’au précipice
d’où nous pourrons nous relever.

Terez Bardaine

Il fait un temps de poème, 80 poètes par temps d’urgence, La rumeur libre, 428 p., 20 €

« Les poètes rassemblés par Yvon Le Men annoncent que le temps du poème continuerait contre vents et marées, entre ombres et lumières…….

Je vous souhaite une belle semaine !  » Eveline56


Avril..

Louise AttaqueLa Valse

De jolies fleurs du jardin, une valse délicate composée par le groupe Louise Attaque ( extraite de l’album « À plus tard crocodile ».. Écoutons.. vole.. vole.. vole..

Joyeux 1er avril !
Que cette journée soit remplie de rires et de bonheur!
bises bretonnes


La danse du feu 🔥

Rêve

Ce feu de bois me fascine
Je pourrais rester là éternellement
A regarder le chêne qui se calcine
Si lentement, si doucement, en crépitant

Ces flammes qui enveloppent la bûche
Dansent autour d’elle et s’élèvent
Comme la caresse d’un amour sans embûche
L’amour tant espéré: celui dont je rêve

Laetitia GENEVRIER

Belle semaine a tous, Bisous 🤩 🌖 💙💛

Cerf-volant, par Joyce Carol Oates..

cerf-volant

Il y a
quelque chose
dans l’âme américaine
qui s’élève avec
les cerfs-volants qui s’envolent !
Quelque chose qui vit quand vrombit
le vent soulevant le cerf-volant
qui s’élève au-dessus des toits, du faîte
des arbres et des têtes fascinées ! Et pourtant –
il n’y a pas dans l’âme américaine
quelque chose qui adore le
cerf-volant ratant son envol.

Celui dont la queue
se déchiquète à
l’antenne de télé
.

Celui qui monte
follement
à l’aube
puis s’abat

verticalement
à vos pieds
en tas
.

Joyce Carol Oates
Mélancolie américaine. Traduit de l’anglais (États-Unis)
par Claude Seban, Éd. Philippe Rey. 128 p., 17 €

« Je suis une grande admiratrice de l’œuvre de Joyce Carol Oates et je découvre son premier recueil de poèmes avec ce cri du cœur :  » cerf volant ». Je suis troublée par la justesse de ses mots sur l’Amérique. Et si non seulement l’Amérique mais le monde entier était une terre sans pitié avec des hommes ivres de pouvoir oubliant la compassion, le sens de l’humanité…. Reste heureusement le mot « espoir » !

Eveline56


Je me trouve face à la mer..

  • « Chaque fois que je me trouve face à la mer, je m’ouvre aux dons de l’air, et les couleurs, les formes et les vibrations entrent et ressortent de ma poitrine avec la même facilité avec laquelle elles traversent une fenêtre. »
  • (Fabrizio Caramagna)
  • « Je me demande qui console la mer lorsqu’elle est agitée et que les sirènes cherchent un abri dans quelques phares abandonnés. »
  • (Fabrizio Caramagna)

  • « Moi, la mer, je l’écouterais à l’infini. À plein volume. Les yeux fixés vers le plafond du ciel. En m’imaginant la vie. »
  • (Fabrizio Caramagna)

  • « La mer est le seul être infini à se jeter humblement à nos pieds, sans jamais perdre une once de sa grandeur. »
  • (Fabrizio Caramagna)

Fabrizio Caramagna est aphoriste et fondateur du site « Aforisticamente ».

"Je partage avec vous ,en ce début d'année, une balade au bord de l'océan, le chant des vagues dans les oreilles, la beauté de l'écume sous les yeux . Au loin caché par la brume, le fort de Keragan,  si fier fortin, trône entouré par la mer ! "  BIZH ! Eveline56

Nivôse.. Sabine Sicaud

Nivôse

Sabine Sicaud

Laissez tomber les plumes de la neige…
Les oiseaux qui les ont perdues
apportent des nouvelles toutes blanches…

Les ailes qui les ont perdues
ont plané sur les Finlande et les Norvège.

Elles ont caressé des forêts blanches
et les vertigineuses étendues
où le soleil frileux, si peu de temps, se penche…

Oh ! pourquoi balayer les plumes de la neige !

Elles parlent de soleils blancs comme la lune
et de lacs blancs où les traîneaux courent si vite…

Elles parlent de légendes au clair de lune
et de cabanes où les « Tomtes » nous invitent.

Des ailes ont semé leurs plumes, une à une…

Tendez les mains aux plumes de la neige !
C’est comme l’âme de pays qui nous invitent,
de pays racontés par Selma Lagerlöf…

Sabine Sicaud, Poèmes d’enfant, 1926

« Sabine Sicaud est née dans une famille lettrée du Sud-Ouest de la France. Elle présente dès sa plus tendre enfance des dons littéraires rares. A la suite d’un accident, blessée elle est atteinte de gangrène et meurt à seulement 15 ans. Elle laisse derrière elle une œuvre d’une grande profondeur, des poèmes d’une rare émotion »…. Ses Poèmes d’enfant, préfacés par Anna de Noailles ont été publiés lorsqu’elle avait treize ans.

Nivôse

Le mois de nivôse est le quatrième mois du calendrier républicain français correspondant à quelques jours près à la période allant du 21 décembre au 19 janvier du calendrier grégorien. Il suit le mois de frimaire et précède pluviôse.