La mer chante….

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La mer chante ?
Sans arrêt et la bande son qu’elle diffuse est capitale pour le marin. Lorsqu’il fait nuit, il n’a pas d’autre point de repère que sa chanson. Le son de chaque instrument compte, celui du vent, des vagues, leur sifflement déchirant contre la coque.       (Olivier De Kersauson)

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La mer est un univers.Si on l’observe, elle prévient de tout. Un coup de vent a toujours un signe annonciateur.

Il y a une lecture de l’océan et du monde maritime que des années d’observation donnent et développent. Un équateur en Pacifique n’a rien à voir avec un équateur en Atlantique. Les bleus ne sont pas les mêmes, les systèmes éoliens ne circulent pas de la même façon.

Jusqu’à 1900, il fallait écouter et regarder la mer pour comprendre. Depuis, les marins ne fonctionnent qu’avec les instruments de navigation, et les pêcheurs ont des sondeurs : plus personne ne regarde la mer.

Océan’s songs.  Olivier de KERSAUSON

RCBV136842823500_gros   mes photos m’appartiennent…. 😉

L’automne est là, il faut se couvrir un peu plus mais les balades face à l’océan restent magiques….Bises de Bretagne ! Eveline

 

♪ La Quête ♪

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♪ La Quête ♪

Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part

Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile

Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux

Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile

JACQUES BREL

 

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La Quête est une chanson interprétée par Jacques Brel en 1968, extraite de L’Homme de la Mancha, adaptation française par Jacques Brel de la comédie musicale américaine Man of La Mancha.

« Ce matin, à la radio, j’entends la voix de Brel, il chante  » la quête »… Je suis en voiture, il fait beau et j’écoute ce sublime texte, cette mélodie et cette voix, la gorge serrée par l’émotion…

 J’ai voulu partager ce beau moment, comme suspendu, avec vous. Ces photos du ciel matinal ne pouvaient  » rêver » meilleur accompagnement…. » BISES …. Eveline 

 

 

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photos Eveline56

 

 

 

 

 

J’ai longtemps marché….

J’ai longtemps marché

Au bord du précipice
Mon foulard s’est envolé
Et des souvenirs en pagaille
Dans ma tête sursautaient.

J’ai longtemps marché…

Le ciel sur moi est tombé
Je ne l’ai pas entendu
Et la lumière s’est éteinte
Les projecteurs se sont tus.

J’ai longtemps marché…

Des flashbacks enchaînés
Sur le fil de la vie
Des cailloux dans les poches
Égratignaient mes envies.

J’ai longtemps marché…

Dans mes paumes de main
J’ai caché la voie lactée
En un claquement de doigts
Les étoiles se sont marrées.

J’ai longtemps marché…

Au bord du précipice
Mon regard s’est fixé
Un pas en avant
Trois pas en arrière
Il n’est pas trop tard
Pour bien faire
Non, il n’est pas trop tard…

J’ai longtemps marché,
J’ai longtemps marché,
J’ai longtemps marché…

( extrait de Sur un fil…)

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Sandrine Davin est née en 1975 à Grenoble où elle réside toujours.
Elle est primée par la Société des poètes français pour l’un de ses poèmes, « Lettre d’un soldat ».
Déjà auteure de huit recueils de poésie, elle renouvelle l’expérience avec un neuvième recueil intitulé « Dans la nuit sourde ».

Dans la nuit sourde
Les silences résonnent sans fin
Et sur les murs d’absence
Les sourires se figent
Sans bruit….

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maiko Kobayashi

« Je suis heureuse de vous retrouver et de partager avec vous ce poème de Sandrine Davin que j’ai associé aux  petits êtres de Maiko Kobayashi qui sous leurs airs naïfs cachent dans leurs yeux et leurs attitudes une immense solitude.

J’ai la chance d’avoir passé un été très entouré par ma famille, mes amis mais j’ai vu tant de solitude et de désarroi dans certains regards croisés au fil de ces mois d’été que j’ai souhaité en parler avec vous. Triste constat mais bien réel. »

bises bretonnes à tous ………
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Offrande….

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Offrande

Au creux d’un coquillage
Que vienne l’heure claire
Je cueillerai la mer
Et je te l’offrirai.
Y dansera le ciel
Que vienne l’heure belle.
Y dansera le ciel
Et un vol d’hirondelle
Et un bout de nuage
Confondant les images
En l’aurore nouvelle
Dans un reflet moiré
Dans un peu de marée
Dans un rien de mirage
Au fond d’un coquillage.
Et te les offrirai.

Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981

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Ce court moment de poésie, moment précieux où je lis ce poème d’ Esther Granek, je le partage avec vous….

photos Eveline56 ( coquillages )

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Poèmes de nuit, poèmes de jour ….Barzhonegoù noz, Barzhonegoù deiz

Poèmes de nuit, poèmes de jour

Si j’écris à l’ombre de ma lampe
Des vers maladroits et creux
Avec ce petit outil mal assuré dans ma main lasse
Si j’écris le soir au dos d’enveloppes
Des poèmes humbles : camelote
Où l’on ne trouve que des fleurs sauvages…
Et quelques miettes d’amour.
Car tout cela je le fais pour ceux que j’aime.

Mais j’écris, moi, d’autres poèmes
Et ce n’est pas à l’ombre de ma lampe
Mais à la lumière du soleil
Ce n’est pas au dos d’enveloppes
Mais sur la poitrine nue de Celui que j’aime
Sur la peau nue du Pays que j’aime
Ce n’est pas avec un outil que j’écris
Mais avec des instruments d’acier.
Je ne parle pas de lance ou d’épée
Mes instruments sont de paix et de culture.

Je n’écris pas des vers de douze pieds
En comptant sur mes doigts
Mais de douze fois douze enjambées… et plus.
Mes vers, je les écris avec l’acier tranchant de ma faux
Andain après andain dans les cheveux blonds de mon Pays
Le soleil en fait des poèmes aromatiques
Que mes vaches ruminent pendant les nuits d’hiver

Mes vers je les écris avec le soc de la charrue
Dans la chair vivante de ma Bretagne, sillon après sillon
— J’y dissimule des graines d’or —
Le Printemps en fera des poèmes :
Mers d’émeraude ondulant dans la brise
L’été en fera des étangs d’épis
Le vent d’août les mettra en musique
Et le chœur de la batteuse me chantera
Les journées ardentes du huitième mois
Les journées de peine de poussière de sueur.
Mes Poèmes sacrés et… méprisés !

ANJELA DUVAL, Janvier1966

(Traduit du breton par Paol Keineg)

 

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Promenade au bord de la mer si belle…. Le soir tombe et je pense à ce poème d’Anjela qui parle d’amour et de paix : « Mes instruments sont de paix et de culture ».

Poèmes de nuit, poèmes de jour…. Barzhonegoù noz, Barzhonegoù deiz

cropped-eve.jpg           a-greiz kalon… Du fond du cœur… Eveline56

 

 

 

Tereza… Le fil du temps  » red an amzer »

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photo Eveline M.
Divagations 

 

Dans mon vocabulaire
Il est d’étranges synonymes
Mer, maison, sécurité, soleil . 
Mer, mort, angoisse, nuit.
Et comme la nuit succède au jour
C’est inéluctable ,
L’angoisse est fille du soleil.
J’ose penser à ma mère
Dans la sécurité de la maison
Qui tient à distance l’angoisse.
La mort atteint toujours quelqu’un que j’aime
Ma propre mort je n’y pense jamais.
Peut être suis je morte une première fois
Quand mourut ma mère ?

 

Monde étrange des mots
Devenus des symboles :
La maison est un ventre chaud
Qui rassure les vieux enfants
Et la nuit est supportable
Parce que l’aube ramènera la lumière.
Le soleil et la mort se donnent la main
Comme frères jumeaux.
L’angoisse  m’enveloppe d’ombre
Au plus haut du soleil .
Ainsi toujours il faut vivre
En mêlant le blanc et le noir
La lumière et l’obscurité.
Et le bonheur c’est d’accepter
Que toutes ces choses entrelacées
Fassent  la trame de la vie.

 

TEREZA

Livre bilingue. Textes bretons avec traduction française en regard.

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Tereza

Tereza Desbordes est une éditrice et écrivain en langue bretonne qui a travaillé pendant 28 ans pour Mouladurioù Hor Yezh. Au long des années, elle a écrit des poèmes. Voici rassemblés un choix d’entre eux qui témoignent de ses sources d’inspiration: la nature, la mer, la vie, l’amour sous toutes ses formes, avec de temps en temps une pointe d’angoisse car l’angoisse fait partie de notre quotidien…………….. Son engagement militant en faveur de la culture bretonne passe par l’Institut culturel de Bretagne. Elle a présidé durant plusieurs années la section Littérature écrite. Elle est décorée de l’ordre de l’Hermine…

«  Je découvre Téréza à la médiathèque et j’ai un vrai coup de foudre pour ses poèmes qui nous parlent du temps qui passe… Certains de ses écrits m’émeuvent aux larmes.  » Divagation » en fait partie. je partagerai avec vous certains de ces trésors au fil du temps »…….

Ici grand soleil !  Je vous souhaite de belles journées  dorées . Bises bretonnes

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Image à la une: Nicoletta Ceccoli 🙂

Au pied de la première racine…

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Au pied de la première racine

Au pied de la première racine,
De la première herbe,
Du premier sous-bois
Du temps premier
Dormait la paix.
Et tournent les nuits, et tournent les jours,
Navigue la vie, navigue l’amour,
Sur l’aile du vent les rêves trépassent,
Sur la mer du temps se ride l’espace,
Vogueront les jours, vogueront les nuits,
Tournera l’amour, tournera la vie,
Dans les bras du vent tournera la terre,
Dans la mer du temps sombre le mystère.
Au bout de la dernière feuille,
De la dernière branche,
Du dernier arbre
De la dernière forêt
Du dernier temps
Eclatera le jour
S’éveillera la Paix.

Madeleine Guimont

 

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« Triste temps où l’on voit des hommes de courage, innocents et silencieux, nous quitter »  Eveline56

photos Eveline Malonda


 

 

J’ai toute une maison de mots….

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Déborah Chock

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Déborah Chock
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Déborah Chock
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Benjamin Vautier, Ben

« Cette semaine , j’aimerais partager avec vous tous les mots dans l’art de la poésie, de la peinture, ces mots de tous les jours, si beaux et que nous prononçons sans y penser…. Choisissons les avec délicatesse pour ne pas blesser mais pas seulement, avec force contre l’injustice, en chantant quand nous sommes heureux, de drôles de mots pour rire et des mots bleus pour pleurer » …. DOUCE SEMAINE …. Eveline56

Artistes: Benjamin Vautier Déborah Chock….

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L’arbre va tomber….

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L’arbre va tomber
Les branches salissaient les murs
Rien ne doit rester
Le monsieur veut garer sa voiture
Nous, on l’avait griffé
Juste pour mettre des flèches et des cœurs
Mais l’arbre va tomber
Le monde regarde ailleurs

L’arbre va tomber
Ça fera de la place au carrefour
L’homme est décidé
Et l’homme est le plus fort, toujours
C’est pas compliqué
Ça va pas lui prendre longtemps
Tout faire dégringoler
L’arbre avec les oiseaux dedans!

Y avait pourtant tellement de gens
Qui s’y abritaient
Et tellement qui s’y abritent encore
Toujours sur nous penché
Quand les averses tombaient
Une vie d’arbre à coucher dehors

L’arbre va tomber
L’homme veut mesurer sa force
Et l’homme est décidé
La lame est déjà sur l’écorce

Y avait pourtant tellement de gens
Qui s’y abritaient
Et tellement qui s’y abritent encore
Toujours sur nous penché
Quand les averses tombaient
Une vie d’arbre à coucher dehors

L’arbre va tomber
On se le partage déjà
Y a rien à regretter
C’était juste un morceau de bois
Un bout de forêt
Avancé trop près des maisons
Et pendant qu’on parlait
L’arbre est tombé pour de bon!

Y avait pourtant tellement de gens
Qui s’y abritaient
Et toutes ces nuits d’hiver
Quand les averses tombaient
T’as dû en voir passer
Des cortèges de paumés
Des orages, des météores
Et toutes ces nuits d’hiver
Quand les averses tombaient
Une vie d’arbre à coucher dehors
À perdre le nord
À coucher dehors… à coucher dehors

Francis Cabrel

Ces arbres sont tombés, sous la tempête….Attention danger, ils penchent…. Pauvres vieux arbres près de la chapelle, ils me manquent déjà…. Eveline56

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Et la mer et l’amour ….

  Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage, Et la mer est amère, et l’amour est amer, L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer, Car la mer et l’amour ne sont point sans orage. Celui qui craint les eaux qu’il demeure au … Continuer à lire … « Et la mer et l’amour …. »

 

1976-001-001-523

« Bretonne dans une barque, DENIS Maurice ,  1892

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage,
Et la mer est amère, et l’amour est amer,
L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer,
Car la mer et l’amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu’il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu’on souffre pour aimer,
Qu’il ne se laisse pas à l’amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l’amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l’amour, sa mère sort de l’eau,
Mais l’eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l’eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j’eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

Pierre de Marbeuf   1628  « Recueil des vers de Pierre de Marbeuf».

 

1991-011-000-549
La Bretonne en noir. Henri Delavallée

 

 

adieu
Adieu, Alfred GUILLOU , 1892

 

 

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Mélancolie, Edward Munch, 1891

Eveline56

 

John William Waterhouse – Miranda The Tempest 1916….. ( image à la une)