Le coucou chante contre mon cœur,

Julien Bosc,

« Le geai des chênes s’est fait une raison et dort contre ma joue
Si je prends froid les hirondelles virevoltent autour de mon visage
L’évente évente tant que la fièvre n’est tombée
Si la mélancolie survient le coucou chante contre mon cœur
Si lui est dans la peine je le berce et console en attendant qu’il s’apaise
Ce que je dois à tous ?
La fraternité que le monde a perdue
La tendresse sans forcément demande immédiate de retour
N’oubliant pas ce qu’eux seuls savent offrir :
Une multitude de couleurs afin de réjouir l’âme et déchirer la nuit »
Eveline 56

« N’avez-vous jamais vu ces vagues qui touchent le ciel ?
Ces rouleaux d’écume qui font naître les anges ?
Ces multiples couleurs d’un ciel bleu à l’autre en passant par des verts, des noirs, des gris ?
Ces voix graves aiguës venus de qui sait où ?
Ces chants d’un cœur qui conjurent l’impensable ?
Ces bruits de tous les diables ?
Le fin filet de voix de la tempête puis le silence immense ?
Ne les avez-vous entendus ?

Moi si
c’est pourquoi je chante
Sans rien inventer
Faudrait sinon de l’imagination
Ah bienheureux tous ceux qui la possèdent
Je la leur laisse » Julien Bosc..

« Cette semaine, J’aimerais partager avec vous les mots emplis d’émotion et de tourment d’un poète de grand talent, Julien Bosc.  » Eveline

Le coucou chante contre mon cœur, Le Réalgar, 2020.

Julien Bosc est né en 1964 à Boulogne-Billancourt.
Il s’est d’abord intéressé au théâtre et à la mise en scène. En 1989, il quitte Paris pour s’installer dans la Creuse et se consacrer à l’écriture. Il publie son premier livre, l’Oculus, en 1992. Il se passionne également pour l’ethnographie et pour les Lobi. Reconnu comme spécialiste de l’art lobi du Burkina Faso, il est chargé par le Musée du Quai Branly d’organiser l’espace consacré à cet art. En 2013 il fonde sa maison d’édition : « le phare du cousseix ». Il publie des plaquettes de poésie. Il a lui-même écrit et publié des recueils de poésie chez divers éditeurs.
Julien Bosc est mort en septembre 2018.

Goutte d’os, Collodion, 2020.

Elle avait sur le sein des fleurs de mimosa, la tête à l’envers, 2019.

Le verso des miroirs, Atelier de Villemorge, 2018.

Vers l’automne..

Je me promène et marche vers la cabane au toit de chaume,

tout près de l’étang de Lannénec,

sérénité..

les senteurs de l’automne arrivent, légères encore

personne à l’horizon

je respire..

Eveline56

D’un jardin.. d’une pierre..

il ne faudrait pas oublier les pierres..

D’un jardin

D’un jardin de pierres

car il ne faudrait pas oublier les pierres

écouter celui qui les connaît

qui vous dira qu’elles vivent

qu’elles respirent

c’est une autre science

qu’on loge au creux de la paume

sur le rebord d’une fenêtre

d’un muret au fond de la poche

comme les étoiles

on ne doute pas qu’il s’en trouve une

à soi

Anne Brousseau

Je vous souhaite de passer une très belle semaine et de regarder les pierres autour de vous comme un message d’authenticité et d’espoir.. Éveline

Tout doit disparaître

LIQUIDATION

Extraits de François de Cornière, Tout doit disparaître,
© Le dé bleu, 1984

parfois on recherche un poème
pour une phrase
qu’on a lue on ne sait plus quand
mais qui revient – pourquoi –
à la mémoire
à cause peut-être d’une impression
pareille à celles qui font croire
qu’on a déjà vécu ce moment-là
alors on feuillette des livres
on s’arrête sur des mots des images
et on s’aperçoit qu’au fond
on n’a jamais rien lu
ou plutôt que c’est jamais fini la poésie
quand bien même on passe des nuits
à courir le long des rails
pour rattraper ce qui s’en va
comme un jour on s’arrête
devant une boutique de souvenirs
avant la saison sur la côte
pour une pancarte en lettres bâtons
qui dit que TOUT DOIT DISPARAÎTRE

François de Cornière

À tous mes amies et amis fidèles, je souhaite une excellente semaine !!! Eveline

Les mains d’or .. Bernard Lavilliers  

Je partage avec vous cette semaine la chanson de Bernard Lavilliers « Les mains d’or », hymne aux travailleurs du monde entier.

Ce chanteur et poète nous offre là une chanson intemporelle d’une rare beauté, nous parlant des duretés de la condition ouvrière et des souffrances du chômage.

Lavilliers raconte ainsi la genèse des mains d’or: « J’étais à Toulouse quand j’ai écrit ce texte, dans ma chambre d’hôtel. À la télévision, je voyais des usines qui fermaient et des salariés qui disaient :  » On veut travailler, c’est tout ce qu’on demande. » (…) Grâce au destin, mon père, qui a travaillé toute sa vie à la manufacture d’armes de Saint-Étienne, a échappé à ça. Il n’a pas été viré ni mis en préretraite. »

J’écoute souvent ses albums qui contiennent des chansons rares et si belles….

Eveline56

« Un grand soleil noir tourne sur la vallée
Cheminées muettes – portails verrouillés
Wagons immobiles – tours abandonnées
Plus de flamme orange dans le ciel mouillé

On dirait – la nuit – de vieux châteaux forts
Bouffés par les ronces – le gel et la mort
Un grand vent glacial fait grincer les dents
Monstre de métal qui va dérivant

J’voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d’or

J’ai passé ma vie là – dans ce laminoir
Mes poumons – mon sang et mes colères noires
Horizons barrés là – les soleils très rares
Comme une tranchée rouge saignée sur l’espoir

On dirait – le soir – des navires de guerre
Battus par les vagues – rongés par la mer
Tombés sur le flan – giflés des marées
Vaincus par l’argent – les monstres d’acier

J’voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d’or

J’peux plus exister là
J’peux plus habiter là
Je sers plus à rien – moi
Y’a plus rien à faire
Quand je fais plus rien – moi
Je coûte moins cher – moi
Que quand je travaillais – moi
D’après les experts

J’me tuais à produire
Pour gagner des clous
C’est moi qui délire
Ou qui deviens fou
J’peux plus exister là
J’peux plus habiter là
Je sers plus à rien – moi
Y’a plus rien à faire

Je voudrais travailler encore – travailler encore
Forger l’acier rouge avec mes mains d’or
Travailler encore – travailler encore
Acier rouge et mains d’or… »

Paroles : Bernard Lavilliers. Musique : Pascal Arroyo. album « Arrêt sur image  » 2001.

Magnifique..  

 

Ombre et lumière..

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Après l’Homme

Après l’Homme, après l’Homme,
Qui dira aux fleurs comment elles se nomment ?
Après l’Homme, après l’Homme,
quand aura passé l’heure de vie du dernier Homme.

Qui dira aux fleurs
combien elles sont belles ?
N’y aura de cœur
à battre pour elles.

Après l’Homme, après l’Homme,
que sera encore le mot « merveilleux » ?
Après l’Homme, après l’Homme,
quand le dernier des hommes aura vidé les lieux.

Qui dira de la Terre
Qu’elle est sans pareille
et que dans l’Univers
elle est fleur de Soleil ?

Après l’Homme, après l’Homme…

Viens-t’en donc pour lors,
viens-t’en donc l’ami,
et chantons encore
le jour d’aujourd’hui.

Esther Granek, De la pensée aux mots, 1997

Je souhaiterais partager avec vous  ce si précieux et salvateur poème d’Esther Granek qui nous parle de la terre et nous fait réfléchir à l’importance de l’humain  dans ce bas monde. Mais nous lui devons le respect à notre terre. Préservons là pour les générations futures afin qu’elles chantent longtemps le jour d’aujourd’hui………

Photos: Eveline56

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A l’intérieur de mon jardin..

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Parmi le vert
et la floraison
de toutes les plantes les plus belles
je flâne.
Je délibère ici
Je rêve par là.
L’heure s’arrête
ou plutôt s’étend pleinement,
se déplier et s’amplifier.

Ces tournoiements et ondulations soudaines
de brises d’été,
envoient tous les parfums
dans l’air chaud.
Contempler une feuille
ou le motif sur le mur
créés par des branches les plus près.

Ces têtes-là de fleurs dansantes
exposent délicatement
toute leur gloire

Quelle simplicité à se perdre.
Et quelle aisance à respirer
doucement.
Et quelle aisance
à avoir des pensées profondes.

Chloe Douglas, 1995

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Gilles Clément

                     « Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l’éternité. »

Bises bretonnes, Éveline         iNR5oA4wYQSWuBE7hVQxFANyA4w

                                                                                                                                                              

L’odeur de la mer, le sable sous les doigts.

« On ne peut pas être malheureuse lorsqu’on a ceci : L’odeur de la mer, le sable sous les doigts…l’air, le vent… » Irène Némirovsky

 

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« Je contemple avec ravissement les douces graminées chatoyantes que le vent de Bretagne agite sans cesse.. Je suis tranquille, j’apprécie cette accalmie après tout le stress de ce moment incroyable que nous venons de vivre.. Respiration!  » Eveline

 

 

LA MER

J’ai besoin de la mer car elle est ma leçon :
je ne sais si elle m’enseigne la musique ou la conscience :
je ne sais si elle est vague seule ou être profond
ou seulement voix rauque ou bien encore conjecture
éblouissante de navires et de poissons.
Le fait est que même endormi
par tel ou tel art magnétique je circule
dans l’université des vagues.

I1 n’y a pas que ces coquillages broyés
comme si une planète tremblante
annonçait une lente mort,
non, avec le fragment je reconstruis le jour,
avec le jet de sel, la stalactite,
et avec une cuillerée de mer, la déesse infinie.

Ce qu’elle
m’a appris, je le conserve! C’est
l’air, le vent incessant, l’eau et le sable………

Pablo Neruda

 

Douce semaine.. bises.. Eveline56

Peinture et Poésie.. Sérénité

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« je peins en réalisant des fondus à l’acrylique.
Je m’inspire de photos et de ressentis
collectés dans la nature lors de
promenades contemplatives.

Ces impressions sont ensuite retravaillées en atelier
et prennent forme sur la toile

Ma peinture aimerait être une poésie silencieuse
Les mots qui l’accompagnent
font le lien entre le paysage et le sens que je lui donne

Et la vie continue…

Dans le silence confiné
les oiseaux chantent toute la journée
Les mésanges vont et viennent sans relâche pour nourrir leurs petits
Les choucas sont dans la cheminée
Ils ont fait leur nid
Le ciel sans avion paraît transparent et plus bleu
L’air purifié me rend joyeux
Partout la nature explose et fait des merveilles
Des couleurs intenses se réveillent

La parenthèse masquée se ferme doucement avec prudence
Il faudra retenir les leçons pour éveiller les consciences

Tout change toujours

Le printemps est avancé
Soyons prêts

Serge Milet 

 

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Acrylique sur toile 65 x 50  Mai 2020  Serge Milet 

 

Sérénité

L’espace est immense
Balayé par le vent salé
Sur la longue plage bretonne
La mer caresse le sable et le façonne
Créant une œuvre à chaque marée
Les certitudes au loin s’effacent
Dans la mémoire plus de trace
Le monde a disparu
L’esprit est nu
Je suis rempli de cette beauté
Et je reste sans voix
Devant les créations sans cesse renouvelées
Du plus grand artiste qui soit

Serge Milet 

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Acrylique sur toile  65 x 50  Avril 2020  Serge Milet 

Printemps confiné

Le monde s’est arrêté
La vie est suspendue
Le silence est dans les rues

Pour protéger les aînés
Pour protéger la santé
Le monde s’est arrêté
Chacun est confiné

Pas de course sans papier

Dans le jardin l’herbe pousse
Les mésanges font leur nid

Solidarité, Patience

3-Mars-2020

Acrylique sur toile  55 x 38  Mars 2020  Serge Milet 

http://www.sergemilet.fr/

expositions en cours ou à venir :
Avec SPERED KELT 

du 29 septembre au 25 octobre 2020
Espace Culturel « Le Champ de Foire »
PLABENNEC

 

Spered Kelt, esprit celte, rassemble un collectif d’artistes bretons (peintres, calligraphe, créateur textile, graveur, photographes et sculpteur). J’ai découvert le  peintre et poète Serge Milet, qui fait partie de cette association,  lors d’une exposition dans le cadre d’Arts d’été en Bretagne. Je partage avec vous son talent et la douceur de ses mots.

 » je crée des peintures pour amener silence et partage.  » merci Mr Milet

Douce semaine, bises bretonnes,

Eveline56 😷   thUT8Z1Z0R

 

 

 

 

Matinée verte..

 

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Je suis heureuse de partager avec vous ma matinée verte sous le soleil, mon chemin de promenade, de paix, de respiration………… Bises bretonnes 😚 Eveline56

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Marcher dans la nature, c’est comme se trouver dans une immense bibliothèque où chaque livre ne contiendrait que des phrases essentielles. Christian Bobin

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La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur, et nul n’a su le lui ravir. George Sand

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Mais la Nature est là qui t’invite et qui t’aime. Plonge-toi dans son sein qu’elle t’ouvre toujours. Lamartine

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La nature n’est pas pour nous ; la nature fait partie de nous. Nous sommes une même famille. Proverbe amérindien

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La nature est un beau livre, ouvert aux regards de tout le monde ; malheureusement, il en est peu qui le lisent et encore moins qui le comprennent. Jean-Napoléon Vernier (Les fables, pensées et poésies, 1865)

« La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime,
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.

Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.

Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même.

Poème de George Sand (Contes d’une grand-mère) »

 

«Tomorrow Morning» par Aaron

Album «Waves From The Road» 2011

Le nouvel album d’Aaron sortira le 5 juin 2020 et portera le nom de “Anatomy of light”..