LA CONSOLATION DES ÉTOILES
J’ai demandé cette nuit à une étoile
- lumière lointaine dans l’espace inhabité - :
“Pour qui brilles-tu, étoile inconnue?
Tu es si claire et belle.”
Son regard d’étoile,
a fait taire ma plainte:
“Je brille pour une nuit éternelle.
Je brille pour un espace sans vie.
Ma lumière est une fleur qui se fane
à l’automne tardif de l’univers.
Cette lumière est toute ma consolation.
Cette lumière suffit à ma consolation.”Karin Boye romancière et poétesse suédoise
Bonne soirée !
Eveline56
Quand les bois ont les cheveux courts, La lune ceint son abat-jour De brume pâle
Et le vent vole et le vent court En tournoyant comme un vautour Sous les étoiles.
Pourquoi mon cœur es-tu si lourd Quand les bois ont les cheveux courts ? Rivé aux cailloux de la cour
Le lierre étreint dans ses doigts gourds Une hirondelle.
Entends-tu dans le petit jour, Le gel affûter ses tambours Et ses chandelles ?
Quand les bois ont les cheveux courts Pourquoi mon cœur es-tu si lourd ?
Pierre Coran
« Pierre Coran, de son vrai nom Eugène Delaisse, (né en 1934 à Mons) est un poète et romancier belge . Lauréat du prix de la Communauté française pour le rayonnement de la littérature de jeunesse en 2007, ce grand poète de quatre-vingt-sept printemps consigne encore une pensée chaque jour – son carnet n’en totalise pas moins de trois cents. Et reste très actif, multipliant créations et publications dont on ne compte plus le nombre, tant sa bibliographie est impressionnante, comptabilisant plus de cent cinquante titres à ce jour.
Quelques photos du jardin sous la pluie, un poème de Pierre Coran.. Je vous souhaite un bel automne coloré ! Eveline56 ( photos Eveline56 )
La nuit, le phare embrasse les étoiles Je suis le souffle dans les herbes Sous la lune à moitié Je suis devant derrière sur les côtés, Dessus dessous Respiration des vagues Sous la lune à moitié
Le phare retourne sa face cachée Au grand large d’ouest Je suis semblable aux galets Dans l’obscurité La lune à moitié N’espère pas plus que moi Les vagues se répondent, Se chahutent, se repoussent, s’enlacent
Le phare balaie les étoiles Ar Men, Créac’h, la Jument, Kéréon Saint Mathieu, Tévennec, Ar Groac’h, La Plate et les Chats, Forment les contours de notre cœur éclairé
Je suis la lune à moitié Semblable aux herbes brûlées Sans frontière, je suis le vent Je circule dans les veines dures Des galets
Rozenn EVAIN
L’Île de Sein ( photos Eveline56 )
je ramasse les mots
Le soleil se dresse et la tête lui tourne il coule en fontaine sur le miroir incendié
le temps au loin s’endort devant lui
irradié
l’air a la couleur d’un fauve dans un palais
les mains se lavent dans les nuages impossibles
les pierres se perdent au fond de la mer
seules les peines surnagent
je ramasse les mots tombés dans les interstices du plancher en espérant en trouver un qui me console
Rozenn EVAIN
« À la lisière du rêve » Rozenn EVAIN
L’Île de Sein ( photos Eveline56 )
Je suis heureuse de vous présenter Rozenn EVAIN, artiste de grand talent qui a vécu son enfance et son adolescence à l’île de SEIN et à l’île Molène dans le Finistère.
Elle a toujours ressenti la nécessité d’une activité artistique, la peinture et surtout l’écriture, « les couleurs, les odeurs, les sensations, les rires et les peurs, la vie et la mort en traversées et métamorphoses », comme elle l’exprime si bien dans son art.
Sa poésie me bouleverse, l’âme bretonne est bien là, dans ses mots.
« Des jours, des nuits à oublier L’existence du silence«
Je vous souhaite une belle semaine automnale 🌦 Eveline56
photos Eveline56
En octobre 2012, paraît « Le bruit de fond de la mer » aux éditions Sac à Mots.
En décembre 2020, « L’île, des jours durant » aux éditions du Passavant.
Quand le vent souffle le bal Sur les landes armoricaines Et que sa mélodie s’emballe En orchestrant les pollens Tel un arc-en-ciel végétal Au parfum des sept couleurs La bruyère des bords de mer Mêlée aux cerisiers en fleurs C’est un air qui réverbère Les reflets de l’esprit rêveur
« Habiter poétiquement le monde » dit Arthur Teboul, c’est le message que j’aimerais partager avec vous cette semaine, laissons le lyrisme entrer dans notre vie.. Eveline56
Feu! Chatterton : Palais d’argile Date de parution mars 2021
Dis, quelle heure est-il ? Le jour me fend, pourtant je sens qu’il est en bout de course Ah, dis, quelle heure est-il ? Le jour me fend mais doucement Que trouveras-tu dans le jeu rebattu des cartes du matin? Un fou, une dame, un chien ou rien d’autre qu’un destin
le sens des choses se dérobe comme l’eau dans la main Laissons donc, laissons filer des yeux la raide loi souveraine Ni sable dans le vent, laissons couler
Le sens des choses nous échappe comme l’eau dans la main Laissons venir, retrouvons la nature des choses Qu’on appelait par leur nom secret parfois Souviens-toi des métamorphoses qu’on vivait autrefois
Laisse, laisse-toi porter Fais comme le sable et le vent Retrouve la vérité nue Et tous les éléments
Laisse, laisse-toi porter Sois comme le sable et le vent Retrouve la vérité nue Et tous les éléments
Alors je m’abandonne aux signes insensés de la ville De la ville sinueuse Je deviens loup des métamorphoses, le sable et la rose Tout pantelant Mais j’suis pas fou pour un sou Non, j’suis pas fou pour un sou
J’t’emmène danser sur la ligne de l’horizon Ouais, j’t’emmène valser sur la ligne de l’horizon Puis j’t’envois promener, y a rien à faire à Paris Mais j’suis pas fou pour un sou Non, j’suis pas saoul pour un fou
J’rends juste à l’espèce, la monnaie de sa pièce J’me promène, j’te l’promets, j’me balade en palabres En mots d’homo sapiens malade J’me promène, j’te l’promets, j’fais pas l’aumône J’rends juste à l’espèce, la monnaie de sa pièce
Photos Eveline56 (soir du19/07/ 2022 )
Laisse, laisse-toi porter Fais comme le sable et le vent Retrouve la vérité nue Et tous les éléments
LAISSE LAISSE TOI PORTER FAIS COMME LE SABLE ET LE VENT RETROUVE LA VÉRITÉ NUE DE TOUS LES ÉLÉMENTS
Promenade de rêve entre terre et mer sur la côte d’Émeraude.Quelques jours à admirer ces deux merveilles qui se font face :Saint-Malo et Dinard ..
Belle semaine à vous 💛
Photos: Eveline56
« Nul faucon / nulle prairie / nul nuage // Seule la ronce / se souviendra de mon passage / elle qui a conservé de moi / une goutte de sang. » Christian Viguié
photo Eveline56
Pourquoi faut-il s’ingénier à devenir rhinocéros ou tigre fleuve sombre aussi puissant que le voyage aveugle d’un serpent ?
Pourquoi devenir torche ou feu murmure halluciné d’un ruisseau alors qu’il convient simplement de se perdre ou d’inventer un chemin afin de traverser la vie ?
Christian Viguié Ballade du vent et du roseau, La Table Ronde.
Christian Viguié, né en 1960 à Decazeville, est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages – recueils de poèmes, romans, nouvelles et pièces de théâtre. Il a reçu de nombreux prix.
Je vous souhaite le meilleur pour cette semaine ! BIZH
J’errais solitaire comme un nuage Qui flotte au-dessus des vallées et des monts, Quand tout-à-coup je vis une nuée, Une foule de jonquilles dorées ; À côté du lac, sous les branches, Battant des ailes et dansant dans la brise.
Drues comme les étoiles qui brillent Et scintillent sur la Voie lactée, Elles s’étendaient en une ligne sans fin Le long du rivage d’une baie : J’en vis dix mille d’un coup d’œil, Agitant la tête en une danse enjouée.
Les vagues dansaient à leurs côtés ; mais Elles surpassaient les vagues étincelantes en allégresse : Un poète ne pouvait qu’être gai, En une telle compagnie : Je les contemplais, les contemplais mais pensais peu Au présent qu’elles m’apportaient
Car souvent, quand je m’allonge dans mon lit, L’esprit rêveur ou pensif, Elles viennent illuminer ma vie intérieure Qui est la béatitude de la solitude ; Et mon cœur alors, s’emplit de plaisir Et danse avec les jonquilles.
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