La consolation des étoiles,

Marc Chagall, «La Pendule à l’aile bleue», 1949..

LA CONSOLATION DES ÉTOILES


J’ai demandé cette nuit à une étoile
- lumière lointaine dans l’espace inhabité - :
“Pour qui brilles-tu, étoile inconnue?
Tu es si claire et belle.”

Son regard d’étoile,
a fait taire ma plainte:
“Je brille pour une nuit éternelle.
Je brille pour un espace sans vie.

Ma lumière est une fleur qui se fane
à l’automne tardif de l’univers.
Cette lumière est toute ma consolation.
Cette lumière suffit à ma consolation.”

Karin Boye romancière et poétesse suédoise 


Bonne soirée !

Eveline56 



Automne.. Pierre Coran

Automne


Quand les bois ont les cheveux courts,
La lune ceint son abat-jour
De brume pâle


Et le vent vole et le vent court
En tournoyant comme un vautour
Sous les étoiles.


Pourquoi mon cœur es-tu si lourd
Quand les bois ont les cheveux courts ?
Rivé aux cailloux de la cour


Le lierre étreint dans ses doigts gourds
Une hirondelle.


Entends-tu dans le petit jour,
Le gel affûter ses tambours
Et ses chandelles ?


Quand les bois ont les cheveux courts
Pourquoi mon cœur es-tu si lourd ?


Pierre Coran

« Pierre Coran, de son vrai nom Eugène Delaisse, (né en 1934 à Mons) est un poète et romancier belge . Lauréat du prix de la Communauté française pour le rayonnement de la littérature de jeunesse en 2007, ce grand poète de quatre-vingt-sept printemps consigne encore une pensée chaque jour – son carnet n’en totalise pas moins de trois cents. Et reste très actif, multipliant créations et publications dont on ne compte plus le nombre, tant sa bibliographie est impressionnante, comptabilisant plus de cent cinquante titres à ce jour.

Quelques photos du jardin sous la pluie, un poème de Pierre Coran.. Je vous souhaite un bel automne coloré ! Eveline56 ( photos Eveline56 )

“L’automne est une demeure d’or et de pluie.” Jacques Chessex

Rozenn Evain

« Entre mor c’hleï, la mer de gauche
Et mor diou, la mer de droite
Nous sommes au centre de l’Atlantique Océan. »

Il est une île
Encerclée de déferlantes
Qui explosent avec fracas
Contre les maisons du port
Et le cœur endurant des îliens..
Rozenn Evain

L’Île de Sein ( photos Eveline56 )


J’ai la vie


 
J’ai traqué la lune avec les augures
corbeaux fantômes chats noirs
et la barque des morts
 
 
J’ai la vie
 
 
Je pourfendrai les ombres
les frissons s’arracheront
s’arracheront
Entre les mains tu vois
sans répit j’ai la vie
 
 
J’ai une île au croisement
des feux de l’horizon
J’ai une fleur de sang
à l’encontre des marées
J’ai la vie
 
 
j’ai – j’ai
le frémissement des chants de l’océan
le fracas des rives
le plumage du fou
 
 
J’ai le silence bu
J’ai deux oiseaux blancs
et le souffle pour la traversée
 
 
J’ai la vie
 
 
 
Rozenn EVAIN (- février 2012)
« A la lisière du rêve » Rosenn Evain
Sous la lune à moitié
 
La nuit, le phare embrasse les étoiles
Je suis le souffle dans les herbes
Sous la lune à moitié
Je suis devant derrière sur les côtés,
Dessus dessous
Respiration des vagues
Sous la lune à moitié
 
Le phare retourne sa face cachée
Au grand large d’ouest
Je suis semblable aux galets
Dans l’obscurité
La lune à moitié
N’espère pas plus que moi
Les vagues se répondent,
Se chahutent, se repoussent, s’enlacent
 
Le phare balaie les étoiles
Ar Men, Créac’h, la Jument, Kéréon
Saint Mathieu, Tévennec, Ar Groac’h,
La Plate et les Chats,
Forment les contours de notre cœur éclairé
 
Je suis la lune à moitié
Semblable aux herbes brûlées
Sans frontière, je suis le vent
Je circule dans les veines dures
Des galets
 
 
 
Rozenn EVAIN
L’Île de Sein ( photos Eveline56 )

je ramasse les mots

Le soleil se dresse
et la tête lui tourne
il coule en fontaine
sur le miroir incendié
 
le temps au loin
s’endort devant lui
 
irradié
 
l’air a la couleur
d’un fauve
dans un palais
 
les mains se lavent
dans les nuages impossibles
 
les pierres se perdent
au fond de la mer
 
seules
les peines surnagent
 
je ramasse les mots
tombés
dans les interstices
du plancher
en espérant en trouver un
qui me console



 Rozenn EVAIN
« À la lisière du rêve » Rozenn EVAIN
L’Île de Sein ( photos Eveline56 )

Je suis heureuse de vous présenter  Rozenn EVAIN, artiste de grand talent qui a vécu son enfance et son adolescence à l’île de SEIN et à l’île Molène dans le Finistère.

Elle a toujours ressenti la nécessité d’une activité artistique, la peinture et surtout l’écriture, « les couleurs, les odeurs, les sensations, les rires et les peurs, la vie et la mort en traversées et métamorphoses », comme elle l’exprime si bien dans son art.

Sa poésie me bouleverse, l’âme bretonne est bien là, dans ses mots.

« Des jours, des nuits à oublier
L’existence du silence
« 

Je vous souhaite une belle semaine automnale 🌦 Eveline56


photos Eveline56

En octobre 2012, paraît « Le bruit de fond de la mer » aux éditions Sac à Mots.

En décembre 2020, « L’île, des jours durant » aux éditions du Passavant.

 Rozenn EVAIN

Bonne nuit ! Noz vat !

Évanescence

Quand le vent souffle le bal
Sur les landes armoricaines
Et que sa mélodie s’emballe
En orchestrant les pollens
Tel un arc-en-ciel végétal
Au parfum des sept couleurs
La bruyère des bords de mer
Mêlée aux cerisiers en fleurs
C’est un air qui réverbère
Les reflets de l’esprit rêveur

Stephen Moysan.

Extrait de La mélodie citée du silence

BIZH

Laissons filer ..

«  Habiter poétiquement le monde  » dit Arthur Teboul, c’est le message que j’aimerais partager avec vous cette semaine, laissons le lyrisme entrer dans notre vie.. Eveline56

Feu! Chatterton : Palais d’argile Date de parution mars 2021

Dis, quelle heure est-il ? Le jour me fend, pourtant je sens qu’il est en bout de course
Ah, dis, quelle heure est-il ? Le jour me fend mais doucement
Que trouveras-tu dans le jeu rebattu des cartes du matin?
Un fou, une dame, un chien ou rien d’autre qu’un destin

le sens des choses se dérobe comme l’eau dans la main
Laissons donc, laissons filer des yeux la raide loi souveraine
Ni sable dans le vent, laissons couler

Le sens des choses nous échappe comme l’eau dans la main
Laissons venir, retrouvons la nature des choses
Qu’on appelait par leur nom secret parfois
Souviens-toi des métamorphoses qu’on vivait autrefois

Laisse, laisse-toi porter
Fais comme le sable et le vent
Retrouve la vérité nue
Et tous les éléments

Laisse, laisse-toi porter
Sois comme le sable et le vent
Retrouve la vérité nue
Et tous les éléments

Laisse couler
Laisse filer
Laisse couler
Laisse couler
L’eau fugitive

Alors je m’abandonne aux signes insensés de la ville
De la ville sinueuse
Je deviens loup des métamorphoses, le sable et la rose
Tout pantelant
Mais j’suis pas fou pour un sou
Non, j’suis pas fou pour un sou

J’t’emmène danser sur la ligne de l’horizon
Ouais, j’t’emmène valser sur la ligne de l’horizon
Puis j’t’envois promener, y a rien à faire à Paris
Mais j’suis pas fou pour un sou
Non, j’suis pas saoul pour un fou

J’rends juste à l’espèce, la monnaie de sa pièce
J’me promène, j’te l’promets, j’me balade en palabres
En mots d’homo sapiens malade
J’me promène, j’te l’promets, j’fais pas l’aumône
J’rends juste à l’espèce, la monnaie de sa pièce

Photos Eveline56 (soir du19/07/ 2022 )

Laisse, laisse-toi porter
Fais comme le sable et le vent
Retrouve la vérité nue
Et tous les éléments

LAISSE LAISSE TOI PORTER
FAIS COMME LE SABLE ET LE VENT
RETROUVE LA VÉRITÉ NUE
DE TOUS LES ÉLÉMENTS

Feu Chatterton

Entre Saint-Malo et Dinard..

Promenade de rêve entre terre et mer sur la côte d’Émeraude.
Quelques jours à admirer ces deux merveilles qui se font face :
Saint-Malo et Dinard ..
Belle semaine à vous 💛
Photos: Eveline56

Seule la ronce..

photo Eveline56

« Nul faucon / nulle prairie / nul nuage // Seule la ronce / se souviendra de mon passage / elle qui a conservé de moi / une goutte de sang. »
Christian Viguié

photo Eveline56

Pourquoi faut-il s’ingénier à devenir
rhinocéros ou tigre
fleuve sombre
aussi puissant que le voyage aveugle d’un serpent ?

Pourquoi devenir
torche ou feu
murmure halluciné d’un ruisseau
alors qu’il convient simplement
de se perdre ou d’inventer un chemin
afin de traverser la vie ?

Christian Viguié
Ballade du vent et du roseau, La Table Ronde.

Christian Viguié, né en 1960 à Decazeville, est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages – recueils de poèmes, romans, nouvelles et pièces de théâtre. Il a reçu de nombreux prix.

Je vous souhaite le meilleur pour cette semaine ! BIZH

Cap sur la Poésie..

Entre Océan et étang côtier , merveilleuse balade au coeur de la nature ! Quel bonheur de vivre là !

BIZH, Eveline56 🕊🕊🕊🕊🕊🕊🕊

Cap sur la Poésie

Cap sur la Poésie

Eh, capitaine au fond de moi,
ajoute ce point cardinal
à ton compas !

Ajoute cette étoile
au ciel de nuit !
Ajoute cette île sur la carte !

Ordonne enfin
qu’on largue les amarres
prenons le large et sans tarder !

Eh, capitaine emmène-moi
je veux t’entendre crier à l’équipage :
cap sur la Poésie !

Olivier Deck, Le Printemps des Poètes 2020.

Danse avec les jonquilles..

J’errais solitaire comme un nuage
Qui flotte au-dessus des vallées et des monts,
Quand tout-à-coup je vis une nuée,
Une foule de jonquilles dorées ;
À côté du lac, sous les branches,
Battant des ailes et dansant dans la brise.

Drues comme les étoiles qui brillent
Et scintillent sur la Voie lactée,
Elles s’étendaient en une ligne sans fin
Le long du rivage d’une baie :
J’en vis dix mille d’un coup d’œil,
Agitant la tête en une danse enjouée.

Les vagues dansaient à leurs côtés ; mais
Elles surpassaient les vagues étincelantes en allégresse :
Un poète ne pouvait qu’être gai,
En une telle compagnie :
Je les contemplais, les contemplais mais pensais peu
Au présent qu’elles m’apportaient 

Car souvent, quand je m’allonge dans mon lit,
L’esprit rêveur ou pensif,
Elles viennent illuminer ma vie intérieure
Qui est la béatitude de la solitude ;
Et mon cœur alors, s’emplit de plaisir
Et danse avec les jonquilles.

William WORDSWORTH (1770 – 1850)

Karantez BIZH Eveline56

Drame 🙏

« Une pensée pour l’Ukraine » avec ce dessin si touchant du dessinateur Benjamin Lacombe! Eveline56 😔
La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus. - Antoine de Saint-Exupéry

https://www.facebook.com/BenjaminLacombeofficial