Mon arbre..

Dimanche matin.. de ma fenêtre..mon arbre..

Être arbre. Un arbre ailé. Dénuder ses racines dans la terre puissante et les livrer au sol et quand, autour de nous, tout sera bien plus vaste, ouvrir en grand nos ailes et nous mettre à voler. Pablo Neruda

Je vous souhaite une excellente semaine ! Eveline

Marguerite,

Vas-y : dis ce que tu penses. Le jardin
n’est pas le monde réel. Les machines
sont le monde réel. Dis honnêtement ce que n’importe quel idiot
pourrait lire sur ton visage : nous éviter,
résister à la nostalgie
a du sens. Ce n’est
pas assez moderne, le bruit que fait le vent
dans un champ de marguerites : l’esprit
ne peut briller à sa poursuite. Et l’esprit
veut briller, de façon brute, comme
les machines brillent, plutôt
qu’aller en profondeur, comme, par exemple, des racines.
C’est très émouvant,
tout de même, te voir t’approcher
prudemment de la bordure de la prairie au petit matin,
lorsque personne ne peut
te voir.

Plus tu restes au bord,
plus tu sembles angoissé. Personne ne veut entendre parler
des impressions du monde de la nature : on se
moquera encore de toi ; on t’affublera de mépris.
Quant à ce que tu entends là,
ce matin : réfléchis à deux fois
avant de confier à quiconque ce qui s’est dit dans ce pré,
et par qui.

Louise Glück prix Nobel de littérature 2020

L’Iris sauvage, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie Olivier, Gallimard, coll. « Du monde entier », 160 p., 17 €

Les vers de Louise Glück nous entraînent dans un étrange quotidien à l’aide d’une parabole mettant en scène un jardin et celui (ou celle) le cultivant, poète, dieu ou un peu des deux. Grande poétesse américaine jusqu’ici très peu traduite en français, le prix Nobel de littérature qui lui a été décerné en 2020 a permis la sortie de deux recueils dans la collection « Du monde entier » (Gallimard) : Nuit de foi et de vertu et L’iris sauvage. Sa poésie transcende volontairement le genre, en brouillant souvent l’identité de celui ou celle qui parle, pour mieux toucher le cœur de l’expérience humaine, du deuil, de la vieillesse ou d’une joie savourée avec la conscience de son extrême fragilité. Stéphane Bataillon

Je vous confie ces jolies fleurs précoces photographiées hier après-midi sous le soleil d’hiver ! Le jardin dans le monde réel est peut-être cet endroit magique, là sous nos pieds enracinés, qui chaque jour nous rassure et nous berce de sa beauté. éden..Eveline56

Le tunnel d’or.. AARON

Une chanson d’amour triste comme nous les aimons souvent, le très talentueux groupe Aaron nous chante le « tunnel d’or » dans une nouvelle version de 2021. Écoutons le chagrin dans la voix de Simon Buret.
Eveline

« Ce n’est pas moi qui parle, ce sont les oiseaux que j’ai vus. Ce n’est pas moi qui chante, c’est le vent que j’ai bu. Ce n’est pas moi qui pleure, c’est mon amour qui est parti. » AARON

Le tunnel d’or


Regarde, il gèle
Là sous mes yeux
Des stalactites de rêves
Trop vieux
Toutes ces promesses
Qui s’évaporent
Vers d’autres ciels
Vers d’autres ports

Et mes rêves s’accrochent à tes phalanges
Je t’aime trop fort, ça te dérange
Et mes rêves se brisent sur tes phalanges
Je t’aime trop fort
Mon ange, mon ange

De mille saveurs
Une seule me touche
Lorsque tes lèvres
Effleurent ma bouche
De tous ces vents
Un seul me porte
Lorsque ton ombre
Passe ma porte

Prends mes soupirs
Donne moi des larmes
À trop mourir
On pose les armes
Respire encore
Mon doux mensonge
Que sous ton souffle
Le temps s’allonge

Seul sur nos cendres
En équilibre
Mes poumons pleurent
Mon cœur est libre
Ta voix s’efface
De mes pensées
J’apprivoiserai
Ma liberté
..

Eveline56

VŒUX..

Voeux

Il vous faudra tout aimer
Tout chérir
Vous avez à portée de main
Des printemps radieux
Des jours merveilleux
 
Il vous faudra tout aimer
Tout chérir
L’herbe et la libellule
Le chant de l’oiseau
Ces bras
Qui se tendront vers vous
 
Cette vie à croquer à belles dents
Toutes les mains de la terre
À serrer
Il vous faudra tout aimer
Tout chérir
 
La chaumine de pierres
Le feu qui crépite
Et la pluie sur le toit
Les graines que l’on jette
Dans le profond sillon du labour
Les belles moissons
 
Vous avez un chemin radieux devant vous
Les levers de soleil
Dans la brume
Quand le jour écarquille ses yeux
Ces sentes de Bretagne
Qui mènent à l’amitié
Chaque jour est à prendre
Que la vie vous soit belle
 

« Un poème  de Yann Erwan Paveg qui parle de jours merveilleux, un tableau de mon peintre breton préféré ,Patrice Cudennec, aux toiles si douces à l’œil et au coeur , voilà mon partage avec vous en cette fin d’année 2021. »

Je vous souhaite de très joyeuses fêtes de fin d’année !  MERCI pour tout.

Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est f16f6ae4-5e3e-4a37-b2a4-bfe57cd5487a_570-2.webp composition aux trois visages : Patrice Cudennec
 
Pieta des pêcheurs: Patrice Cudennec

La cavale.. Le nouvel Album de Nolwenn Leroy

Mets tes pieds sur mes pieds, et tes mains là derrière
Et fermons grand les yeux, et dansons sur la mer
.. 🌊

Dans mes yeux d’outre-mer, tu vois des océans
Ô mon beau corsaire 💙
Mais les yeux de ta mère, eux ne voient qu’un enfant
Mille tonnerres
Attends juste un peu
Pour prendre la mer
Tu es courageux, t’as pas besoin
Non pas besoin d’être téméraire..

Mon avis sur « La Cavale » de Nolwenn Leroy

C’est déjà le huitième album pour Nolwenn Leroy et mon admiration pour cette artiste n’est pas prête de prendre fin. Avec Benjamin Biolay aux manettes de « La Cavale » Nolwenn nous surprend et nous touche avec cet album élégant, où on la sent épanouie alors que sa voix n’a jamais aussi bien résonné. Benjamin signe huit titres et lui apporte des chansons très belles comme « Mon beau corsaire » qui parle de son fils Marin, un « Brésil-Finistère » tout en légèreté, un titre solaire, tandis que les mots d' »Occident », un titre engagé sur le mal logement nous émeuvent. L’autre belle surprise ce sont les chansons de l’artiste Adélaïde Chabannes qui réalise trois titres dont le sublime « Loin » aux accents dansant et aux rythmes hypnotiques. Kevin Camus apporte sa touche bretonne sur trois titres en jouant du Uilleann Pipe et de la flûte irlandaise. La Bretonne que je suis apprécie 😉 Un disque en mode majeur, certainement son plus abouti, se terminant sur le titre éponyme « La Cavale » dont le texte est signé par Benjamin et Nolwenn, un morceau en hommage à Christophe et à Brest. Vous l’aurez compris, j’adore ce nouvel album de Nolwenn qui mérite votre écoute. J’espère vous avoir donné l’envie de le découvrir !

merci à Frédéric pour ce si beau cadeau 🙏💙

Belle semaine à vous !! Bizh Eveline56


À la vie, à la mer..

« Eric Tabarly- Cité de la Voile -Lorient« 
Eric tabarly
1931 – 1998
 
Officier de marine, navigateur et marin de légende
Vainqueur de nombreuses courses..
"Promenade à la cité de la voile, je partage avec vous quelques photos de ce lieu hommage au plus grand des marins "Eric tabarly".. Je ne sais si je dois regarder la mer ou le ciel tant la beauté des deux se confond en une harmonie de blanc, de gris et de bleu. 
BELLE SEMAINE, BIZH, Eveline56
 

Dans un petit bateau

Dans un petit bateau

Dans un petit bateau
Une petite dame
Un petit matelot
Tient les petite
s rames

Ils s’en vont voyager
Sur un ruisseau tranquille
Sous un ciel passager
Et dormir dans une île

C’est aujourd’hui Dimanche
Il fait bon s’amuser
Se tenir par la hanche
Échanger des baisers

C’est ça la belle vie
Dimanche au bord de l’eau
Heureux ceux qui envient
Le petit matelot

Robert Desnos (1900-1945)



Jean-Noël Duchemin (photo Eveline56)
Jean-Noël Duchemin « un mât d’un bateau d’Ellen Mac Arthur  » ( photo Eveline56)

J’aimerais partager avec vous, ce dimanche, un doux poème de Robert DESNOS, un tableau de Matisse peint en 1906 « Le Jeune Marin II« et le travail artistique d’un artiste breton Jean-Noël Duchemin qui décore des mâts de voiliers récupérés auprès des équipes de course au large de Lorient et ensuite les transforme en objets d’art afin de leur donner une seconde vie.

BONNE SEMAINE ! BIZH



Jean-Noël Duchemin ( photo Eveline56)

Automne..

Automne

C’est un après-midi d’automne
Et que mon amour est touchante
Posée près de moi, elle frissonne
Automne

Il reste beaucoup à écrire
Dans le silence parfumé
Des mots que je voulais te dire
Après

Approche-toi dans la lumière
Que je te chante ces quelques mots
Ces mots murmurés, non déclarés
Encore

Cette soirée simple et tranquille
Comme la note de cristal
Qui grimpe légère et fragile
Fragile

Ces mots d’amour que la pudeur
Que nous partageons bien, ressemblent
À ces accords majeurs-mineurs
Étranges

C’est un après-midi d’automne
Et que mon amour est touchante
Posée près de moi, elle frissonne
Automne

Je vais sûrement te chanter
Dans le silence parfumé
Cette chanson non terminée
Encore

texte: Bernard Lavilliers musique: Julien Clerc

Je vous souhaite une soirée simple et tranquille comme une note de cristal .. Eveline56

Les silhouettes bleues,

« J’ai eu le grand bonheur de visiter cet été l’exposition de Sara Amato-Gentric, dans une petite chapelle bretonne. L’artiste m’a beaucoup ému et impressionné au travers de ses sculptures! Je partage avec vous les silhouettes pulpeuses parfois, penchées vers l’infini, dansantes, apaisées, agenouillées, toujours porteuses d’émotions partagées. Et ce bleu qui me touche toujours, bleu du ciel, de l’océan, de mon imagination et surtout de celle de Sara.. Bravo .. »
Eveline56

« Ces sculptures sont un moyen d’ouvrir une fenêtre et de regarder de petits fragments d’âme, d’y exprimer le mouvement et la douceur de l’amour spirituel. Et surtout de trouver, jour après jour, le chemin intérieur qui mène au vide infini qui s’y trouve et dans lequel se trouve cette si belle matière qu’est l’inspiration.« 

Sara Amato-Gentric

Pratiquant son art depuis 1999, l’artiste lorientaise a exposé dans de nombreux pays étrangers.
https://www.facebook.com/ateliersaraamatogentric/
KENAVO

Les Amours jaunes

Un chant dans une nuit sans air…
— La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.

… Un chant ; comme un écho, tout vif
Enterré, là, sous le massif…
— Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre…

— Un crapaud ! — Pourquoi cette peur,
Près de moi, ton soldat fidèle !
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue… – Horreur ! —

… Il chante. — Horreur !! — Horreur pourquoi ?
Vois-tu pas son œil de lumière…
Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bonsoir — ce crapaud-là c’est moi.

Ce soir, 20 Juillet.

Tristan Corbière Les Amours jaunes
Tristan Corbière (1845-1875) était un poète cynique et excentrique dans sa vie et dans son œuvre, figure du poète maudit. Peu gâté par la nature, rachitique,se trouvant laid, il souffrait d'une grave maladie osseuse qui lui laissait peu de répit. Il rêvait d'océan, de naviguer sur les mers.. il aimait sans retour une jeune femme mariée, deux grandes blessures qui le rendirent amer,sarcastique.

Il meurt à 29 ans, retranché dans son manoir breton, incompris de ses contemporains..Le dernier jour de février 1875, il se fait apporter des brassées de bruyère avant de mourir.

Sa poésie novatrice ne sera reconnue que bien après sa mort. Son recueil, "Les Amours jaunes", est ironique, dur envers lui-même,  il est ce crapaud. Tristan Corbière  sera tiré de l'ombre, dix ans après sa disparation. Verlaine parlera de son talent dans son étude des Poètes maudits.
 

Je partage avec vous les mots de Tristan Corbière et les photos d’un petit crapaud aux yeux de lumière se promenant dans le jardin, à l’abri de la citronnelle..Kénavo

Photos: Eveline56