Être arbre. Un arbre ailé. Dénuder ses racines dans la terre puissante et les livrer au sol et quand, autour de nous, tout sera bien plus vaste, ouvrir en grand nos ailes et nous mettre à voler. Pablo Neruda
Vas-y : dis ce que tu penses. Le jardin n’est pas le monde réel. Les machines sont le monde réel. Dis honnêtement ce que n’importe quel idiot pourrait lire sur ton visage : nous éviter, résister à la nostalgie a du sens. Ce n’est pas assez moderne, le bruit que fait le vent dans un champ de marguerites : l’esprit ne peut briller à sa poursuite. Et l’esprit veut briller, de façon brute, comme les machines brillent, plutôt qu’aller en profondeur, comme, par exemple, des racines. C’est très émouvant, tout de même, te voir t’approcher prudemment de la bordure de la prairie au petit matin, lorsque personne ne peut te voir.
Plus tu restes au bord, plus tu sembles angoissé. Personne ne veut entendre parler des impressions du monde de la nature : on se moquera encore de toi ; on t’affublera de mépris. Quant à ce que tu entends là, ce matin : réfléchis à deux fois avant de confier à quiconque ce qui s’est dit dans ce pré, et par qui.
Louise Glück prix Nobel de littérature 2020
L’Iris sauvage, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie Olivier, Gallimard, coll. « Du monde entier », 160 p., 17 €
Les vers de Louise Glück nous entraînent dans un étrange quotidien à l’aide d’une parabole mettant en scène un jardin et celui (ou celle) le cultivant, poète, dieu ou un peu des deux. Grande poétesse américaine jusqu’ici très peu traduite en français, le prix Nobel de littérature qui lui a été décerné en 2020 a permis la sortie de deux recueils dans la collection « Du monde entier » (Gallimard) : Nuit de foi et de vertu et L’iris sauvage. Sa poésie transcende volontairement le genre, en brouillant souvent l’identité de celui ou celle qui parle, pour mieux toucher le cœur de l’expérience humaine, du deuil, de la vieillesse ou d’une joie savourée avec la conscience de son extrême fragilité. Stéphane Bataillon
Je vous confie ces jolies fleurs précoces photographiées hier après-midi sous le soleil d’hiver ! Le jardin dans le monde réel est peut-être cet endroit magique, là sous nos pieds enracinés, qui chaque jour nous rassure et nous berce de sa beauté. éden..Eveline56
Une chanson d’amour triste comme nous les aimons souvent, le très talentueux groupe Aaron nous chante le « tunnel d’or » dans une nouvelle version de 2021. Écoutons le chagrin dans la voix de Simon Buret. Eveline
« Ce n’est pas moi qui parle, ce sont les oiseaux que j’ai vus. Ce n’est pas moi qui chante, c’est le vent que j’ai bu. Ce n’est pas moi qui pleure, c’est mon amour qui est parti. » AARON
Regarde, il gèle Là sous mes yeux Des stalactites de rêves Trop vieux Toutes ces promesses Qui s’évaporent Vers d’autres ciels Vers d’autres ports
Et mes rêves s’accrochent à tes phalanges Je t’aime trop fort, ça te dérange Et mes rêves se brisent sur tes phalanges Je t’aime trop fort Mon ange, mon ange
De mille saveurs Une seule me touche Lorsque tes lèvres Effleurent ma bouche De tous ces vents Un seul me porte Lorsque ton ombre Passe ma porte
Prends mes soupirs Donne moi des larmes À trop mourir On pose les armes Respire encore Mon doux mensonge Que sous ton souffle Le temps s’allonge
Seul sur nos cendres En équilibre Mes poumons pleurent Mon cœur est libre Ta voix s’efface De mes pensées J’apprivoiserai Ma liberté..
« Un poème de Yann Erwan Paveg qui parle de jours merveilleux, un tableau de mon peintre breton préféré ,Patrice Cudennec, aux toiles si douces à l’œil et au coeur , voilà mon partage avec vous en cette fin d’année 2021. »
Je vous souhaite de très joyeuses fêtes de fin d’année ! MERCI pour tout.
Mets tes pieds sur mes pieds, et tes mains là derrière Et fermons grand les yeux, et dansons sur la mer.. 🌊
Dans mes yeux d’outre-mer, tu vois des océans Ô mon beau corsaire 💙 Mais les yeux de ta mère, eux ne voient qu’un enfant Mille tonnerres Attends juste un peu Pour prendre la mer Tu es courageux, t’as pas besoin Non pas besoin d’être téméraire..
Mon avis sur « La Cavale » de Nolwenn Leroy
C’est déjà le huitième album pour Nolwenn Leroy et mon admiration pour cette artiste n’est pas prête de prendre fin. Avec Benjamin Biolay aux manettes de « La Cavale » Nolwenn nous surprend et nous touche avec cet album élégant, où on la sent épanouie alors que sa voix n’a jamais aussi bien résonné. Benjamin signe huit titres et lui apporte des chansons très belles comme « Mon beau corsaire » qui parle de son fils Marin, un « Brésil-Finistère » tout en légèreté, un titre solaire, tandis que les mots d' »Occident », un titre engagé sur le mal logement nous émeuvent. L’autre belle surprise ce sont les chansons de l’artiste Adélaïde Chabannes qui réalise trois titres dont le sublime « Loin » aux accents dansant et aux rythmes hypnotiques. Kevin Camus apporte sa touche bretonne sur trois titres en jouant du Uilleann Pipe et de la flûte irlandaise. La Bretonne que je suis apprécie 😉 Un disque en mode majeur, certainement son plus abouti, se terminant sur le titre éponyme « La Cavale » dont le texte est signé par Benjamin et Nolwenn, un morceau en hommage à Christophe et à Brest. Vous l’aurez compris, j’adore ce nouvel album de Nolwenn qui mérite votre écoute. J’espère vous avoir donné l’envie de le découvrir !
Officier de marine, navigateur et marin de légende Vainqueur de nombreuses courses..
"Promenade à la cité de la voile, je partage avec vous quelques photos de ce lieu hommage au plus grand des marins "Eric tabarly".. Je ne sais si je dois regarder la mer ou le ciel tant la beauté des deux se confond en une harmonie de blanc, de gris et de bleu.
BELLE SEMAINE, BIZH, Eveline56
Dans un petit bateau Une petite dame Un petit matelot Tient les petites rames
Ils s’en vont voyager Sur un ruisseau tranquille Sous un ciel passager Et dormir dans une île
C’est aujourd’hui Dimanche Il fait bon s’amuser Se tenir par la hanche Échanger des baisers
C’est ça la belle vie Dimanche au bord de l’eau Heureux ceux qui envient Le petit matelot
Robert Desnos (1900-1945)
Jean-Noël Duchemin (photo Eveline56)Jean-Noël Duchemin « un mât d’un bateau d’Ellen Mac Arthur » ( photo Eveline56)
J’aimerais partager avec vous, ce dimanche, un doux poème deRobert DESNOS, un tableau deMatisse peint en 1906 « Le Jeune Marin II« et le travail artistique d’un artiste breton Jean-Noël Ducheminqui décore des mâts de voiliers récupérés auprès des équipes de course au large de Lorient et ensuite les transforme en objets d’art afin de leur donner une seconde vie.
BONNE SEMAINE ! BIZH
Jean-Noël Duchemin ( photo Eveline56)le peintre et sculpteur Jean-Noël Duchemin
« J’ai eu le grand bonheur de visiter cet été l’exposition de Sara Amato-Gentric, dans une petite chapelle bretonne. L’artiste m’a beaucoup ému et impressionné au travers de ses sculptures! Je partage avec vous les silhouettes pulpeuses parfois, penchées vers l’infini, dansantes, apaisées, agenouillées, toujours porteuses d’émotions partagées. Et ce bleu qui me touche toujours, bleu du ciel, de l’océan, de mon imagination et surtout de celle de Sara.. Bravo .. » Eveline56
« Ces sculptures sont un moyen d’ouvrir une fenêtre et de regarder de petits fragments d’âme, d’y exprimer le mouvement et la douceur de l’amour spirituel. Et surtout de trouver, jour après jour, le chemin intérieur qui mène au vide infini qui s’y trouve et dans lequel se trouve cette si belle matière qu’est l’inspiration.«
Un chant dans une nuit sans air…
— La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.
… Un chant ; comme un écho, tout vif
Enterré, là, sous le massif…
— Ça se tait : Viens, c’est là, dans l’ombre…
— Un crapaud ! — Pourquoi cette peur,
Près de moi, ton soldat fidèle !
Vois-le, poète tondu, sans aile,
Rossignol de la boue… – Horreur ! —
… Il chante. — Horreur !! — Horreur pourquoi ?
Vois-tu pas son œil de lumière…
Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bonsoir — ce crapaud-là c’est moi.
Ce soir, 20 Juillet.
Tristan Corbière Les Amours jaunes
Tristan Corbière(1845-1875) était un poète cynique et excentrique dans sa vie et dans son œuvre, figure du poète maudit. Peu gâté par la nature, rachitique,se trouvant laid, il souffrait d'une grave maladie osseuse qui lui laissait peu de répit. Il rêvait d'océan, de naviguer sur les mers.. il aimait sans retour une jeune femme mariée, deux grandes blessures qui le rendirent amer,sarcastique.
Il meurt à 29 ans, retranché dans son manoir breton, incompris de ses contemporains..Le dernier jour de février 1875, il se fait apporter des brassées de bruyère avant de mourir.
Sa poésie novatrice ne sera reconnue que bien après sa mort. Son recueil, "Les Amours jaunes", est ironique, dur envers lui-même, il est ce crapaud. Tristan Corbière sera tiré de l'ombre, dix ans après sa disparation. Verlaine parlera de son talent dans son étude des Poètes maudits.
Je partage avec vous les mots de Tristan Corbière et les photos d’un petit crapaud aux yeux de lumière se promenant dans le jardin, à l’abri de la citronnelle..Kénavo
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