Regard..

je regarde le monde,

je regarde le sable,

je regarde l’Océan,

je regarde le ciel,

j’oublie..

Eveline56


L’amitié..

Il y a cette chose
que je ne te dis pas et qui me fait souffrir
Il y a cette chose
que tu ne me dis pas et qui te fait souffrir

L’amitié, Terez Bardaine

Il y a cette chose que je voudrais te dire
mais que je ne te dirai pas
pour ne pas te faire souffrir

Il y a cette chose que tu voudrais me dire
mais que tu ne me diras pas
pour ne pas me faire souffrir

Il y a cette chose
que je ne te dis pas et qui me fait souffrir
Il y a cette chose
que tu ne me dis pas et qui te fait souffrir

Nous restons côte à côte
sans tomber
bringuebalants sur la crête
jusqu’au bout du chemin
jusqu’au précipice
d’où nous pourrons nous relever.

Terez Bardaine

Il fait un temps de poème, 80 poètes par temps d’urgence, La rumeur libre, 428 p., 20 €

« Les poètes rassemblés par Yvon Le Men annoncent que le temps du poème continuerait contre vents et marées, entre ombres et lumières…….

Je vous souhaite une belle semaine !  » Eveline56


Cerf-volant, par Joyce Carol Oates..

cerf-volant

Il y a
quelque chose
dans l’âme américaine
qui s’élève avec
les cerfs-volants qui s’envolent !
Quelque chose qui vit quand vrombit
le vent soulevant le cerf-volant
qui s’élève au-dessus des toits, du faîte
des arbres et des têtes fascinées ! Et pourtant –
il n’y a pas dans l’âme américaine
quelque chose qui adore le
cerf-volant ratant son envol.

Celui dont la queue
se déchiquète à
l’antenne de télé
.

Celui qui monte
follement
à l’aube
puis s’abat

verticalement
à vos pieds
en tas
.

Joyce Carol Oates
Mélancolie américaine. Traduit de l’anglais (États-Unis)
par Claude Seban, Éd. Philippe Rey. 128 p., 17 €

« Je suis une grande admiratrice de l’œuvre de Joyce Carol Oates et je découvre son premier recueil de poèmes avec ce cri du cœur :  » cerf volant ». Je suis troublée par la justesse de ses mots sur l’Amérique. Et si non seulement l’Amérique mais le monde entier était une terre sans pitié avec des hommes ivres de pouvoir oubliant la compassion, le sens de l’humanité…. Reste heureusement le mot « espoir » !

Eveline56


Je me trouve face à la mer..

  • « Chaque fois que je me trouve face à la mer, je m’ouvre aux dons de l’air, et les couleurs, les formes et les vibrations entrent et ressortent de ma poitrine avec la même facilité avec laquelle elles traversent une fenêtre. »
  • (Fabrizio Caramagna)
  • « Je me demande qui console la mer lorsqu’elle est agitée et que les sirènes cherchent un abri dans quelques phares abandonnés. »
  • (Fabrizio Caramagna)

  • « Moi, la mer, je l’écouterais à l’infini. À plein volume. Les yeux fixés vers le plafond du ciel. En m’imaginant la vie. »
  • (Fabrizio Caramagna)

  • « La mer est le seul être infini à se jeter humblement à nos pieds, sans jamais perdre une once de sa grandeur. »
  • (Fabrizio Caramagna)

Fabrizio Caramagna est aphoriste et fondateur du site « Aforisticamente ».

"Je partage avec vous ,en ce début d'année, une balade au bord de l'océan, le chant des vagues dans les oreilles, la beauté de l'écume sous les yeux . Au loin caché par la brume, le fort de Keragan,  si fier fortin, trône entouré par la mer ! "  BIZH ! Eveline56

Nivôse.. Sabine Sicaud

Nivôse

Sabine Sicaud

Laissez tomber les plumes de la neige…
Les oiseaux qui les ont perdues
apportent des nouvelles toutes blanches…

Les ailes qui les ont perdues
ont plané sur les Finlande et les Norvège.

Elles ont caressé des forêts blanches
et les vertigineuses étendues
où le soleil frileux, si peu de temps, se penche…

Oh ! pourquoi balayer les plumes de la neige !

Elles parlent de soleils blancs comme la lune
et de lacs blancs où les traîneaux courent si vite…

Elles parlent de légendes au clair de lune
et de cabanes où les « Tomtes » nous invitent.

Des ailes ont semé leurs plumes, une à une…

Tendez les mains aux plumes de la neige !
C’est comme l’âme de pays qui nous invitent,
de pays racontés par Selma Lagerlöf…

Sabine Sicaud, Poèmes d’enfant, 1926

« Sabine Sicaud est née dans une famille lettrée du Sud-Ouest de la France. Elle présente dès sa plus tendre enfance des dons littéraires rares. A la suite d’un accident, blessée elle est atteinte de gangrène et meurt à seulement 15 ans. Elle laisse derrière elle une œuvre d’une grande profondeur, des poèmes d’une rare émotion »…. Ses Poèmes d’enfant, préfacés par Anna de Noailles ont été publiés lorsqu’elle avait treize ans.

Nivôse

Le mois de nivôse est le quatrième mois du calendrier républicain français correspondant à quelques jours près à la période allant du 21 décembre au 19 janvier du calendrier grégorien. Il suit le mois de frimaire et précède pluviôse.

La paix de l’homme..

Il faut relever l’esprit de l’homme,
le tourner vers la conscience,
vers le beau, le juste et le vrai,
le désintéressé et le grand.

C’est là et seulement là,
que vous trouverez la paix de l’homme
avec lui-même et par conséquent
avec la société.

La grande erreur de notre temps,
cela a été de pencher, je dis même
de courber, l’esprit des hommes vers
la recherche du bien matériel.

Victor Hugo


Jean-Yves COULIOU (1916-1994), « Barques au soleil couchant »

Bonne Soirée. Amitiés

La consolation des étoiles,

Marc Chagall, «La Pendule à l’aile bleue», 1949..

LA CONSOLATION DES ÉTOILES


J’ai demandé cette nuit à une étoile
- lumière lointaine dans l’espace inhabité - :
“Pour qui brilles-tu, étoile inconnue?
Tu es si claire et belle.”

Son regard d’étoile,
a fait taire ma plainte:
“Je brille pour une nuit éternelle.
Je brille pour un espace sans vie.

Ma lumière est une fleur qui se fane
à l’automne tardif de l’univers.
Cette lumière est toute ma consolation.
Cette lumière suffit à ma consolation.”

Karin Boye romancière et poétesse suédoise 


Bonne soirée !

Eveline56 



Automne.. Pierre Coran

Automne


Quand les bois ont les cheveux courts,
La lune ceint son abat-jour
De brume pâle


Et le vent vole et le vent court
En tournoyant comme un vautour
Sous les étoiles.


Pourquoi mon cœur es-tu si lourd
Quand les bois ont les cheveux courts ?
Rivé aux cailloux de la cour


Le lierre étreint dans ses doigts gourds
Une hirondelle.


Entends-tu dans le petit jour,
Le gel affûter ses tambours
Et ses chandelles ?


Quand les bois ont les cheveux courts
Pourquoi mon cœur es-tu si lourd ?


Pierre Coran

« Pierre Coran, de son vrai nom Eugène Delaisse, (né en 1934 à Mons) est un poète et romancier belge . Lauréat du prix de la Communauté française pour le rayonnement de la littérature de jeunesse en 2007, ce grand poète de quatre-vingt-sept printemps consigne encore une pensée chaque jour – son carnet n’en totalise pas moins de trois cents. Et reste très actif, multipliant créations et publications dont on ne compte plus le nombre, tant sa bibliographie est impressionnante, comptabilisant plus de cent cinquante titres à ce jour.

Quelques photos du jardin sous la pluie, un poème de Pierre Coran.. Je vous souhaite un bel automne coloré ! Eveline56 ( photos Eveline56 )

“L’automne est une demeure d’or et de pluie.” Jacques Chessex

Rozenn Evain

« Entre mor c’hleï, la mer de gauche
Et mor diou, la mer de droite
Nous sommes au centre de l’Atlantique Océan. »

Il est une île
Encerclée de déferlantes
Qui explosent avec fracas
Contre les maisons du port
Et le cœur endurant des îliens..
Rozenn Evain

L’Île de Sein ( photos Eveline56 )


J’ai la vie


 
J’ai traqué la lune avec les augures
corbeaux fantômes chats noirs
et la barque des morts
 
 
J’ai la vie
 
 
Je pourfendrai les ombres
les frissons s’arracheront
s’arracheront
Entre les mains tu vois
sans répit j’ai la vie
 
 
J’ai une île au croisement
des feux de l’horizon
J’ai une fleur de sang
à l’encontre des marées
J’ai la vie
 
 
j’ai – j’ai
le frémissement des chants de l’océan
le fracas des rives
le plumage du fou
 
 
J’ai le silence bu
J’ai deux oiseaux blancs
et le souffle pour la traversée
 
 
J’ai la vie
 
 
 
Rozenn EVAIN (- février 2012)
« A la lisière du rêve » Rosenn Evain
Sous la lune à moitié
 
La nuit, le phare embrasse les étoiles
Je suis le souffle dans les herbes
Sous la lune à moitié
Je suis devant derrière sur les côtés,
Dessus dessous
Respiration des vagues
Sous la lune à moitié
 
Le phare retourne sa face cachée
Au grand large d’ouest
Je suis semblable aux galets
Dans l’obscurité
La lune à moitié
N’espère pas plus que moi
Les vagues se répondent,
Se chahutent, se repoussent, s’enlacent
 
Le phare balaie les étoiles
Ar Men, Créac’h, la Jument, Kéréon
Saint Mathieu, Tévennec, Ar Groac’h,
La Plate et les Chats,
Forment les contours de notre cœur éclairé
 
Je suis la lune à moitié
Semblable aux herbes brûlées
Sans frontière, je suis le vent
Je circule dans les veines dures
Des galets
 
 
 
Rozenn EVAIN
L’Île de Sein ( photos Eveline56 )

je ramasse les mots

Le soleil se dresse
et la tête lui tourne
il coule en fontaine
sur le miroir incendié
 
le temps au loin
s’endort devant lui
 
irradié
 
l’air a la couleur
d’un fauve
dans un palais
 
les mains se lavent
dans les nuages impossibles
 
les pierres se perdent
au fond de la mer
 
seules
les peines surnagent
 
je ramasse les mots
tombés
dans les interstices
du plancher
en espérant en trouver un
qui me console



 Rozenn EVAIN
« À la lisière du rêve » Rozenn EVAIN
L’Île de Sein ( photos Eveline56 )

Je suis heureuse de vous présenter  Rozenn EVAIN, artiste de grand talent qui a vécu son enfance et son adolescence à l’île de SEIN et à l’île Molène dans le Finistère.

Elle a toujours ressenti la nécessité d’une activité artistique, la peinture et surtout l’écriture, « les couleurs, les odeurs, les sensations, les rires et les peurs, la vie et la mort en traversées et métamorphoses », comme elle l’exprime si bien dans son art.

Sa poésie me bouleverse, l’âme bretonne est bien là, dans ses mots.

« Des jours, des nuits à oublier
L’existence du silence
« 

Je vous souhaite une belle semaine automnale 🌦 Eveline56


photos Eveline56

En octobre 2012, paraît « Le bruit de fond de la mer » aux éditions Sac à Mots.

En décembre 2020, « L’île, des jours durant » aux éditions du Passavant.

 Rozenn EVAIN

Solitude des latitudes..

Solitude des latitudes
Se glisse dans tes draps
Solitude
Ce soir te quittera
Solitude
Solitude

La nuit semble douce et magique
Ça ressemble aux Amériques
Ce qu'on lit quand on est enfant
Belliou-la-Fumée, Croc blanc
La nuit semble douce et tranquille
Mais tu trembles, que t'arrive-t-il ?
Solitude et feu qui s'éteint
Coup de feu dans le lointain

Solitude des latitudes
Se glisse dans tes draps
Solitude
Ce soir te quittera
Solitude des longitudes
Solitude

La nuit semble douce et tranquille
Ça ressemble à une ville
Dont on rêve quand on est enfant
Carthage et ses éléphants
La nuit semble douce et pourtant
Tu te réveilles de temps en temps
Solitude et feu qui s'éteint
Coup de feu dans le lointain

Te glisse entre les doigts
Solitude...

 Paroles et musique: Gérard Manset, 1989. 


 
Solitude des latitudes (Remasterisé en 2016)

J’aimerais partager avec vous cette semaine une magnifique chanson « Solitude des latitudes » extraite de l’album de Gérard Manset paru en 1989 : Matrice. Cet artiste atypique, dans une démarche hors système, a écrit des textes pour les plus grands ( Bashung « , Julien Clerc etc ). En attendant son nouvel album  » Le crabe aux pinces d’homme », voici « Solitude des latitudes » à écouter pour la poésie du texte, la magie de la voix, le rêve, les frissons.. »

La nuit semble douce et tranquille Mais tu trembles, que t’arrive-t-il ? »

Douce semaine.. Eveline56

Paru le 09/09/2022